Sylvain Gammacurta Hypnose
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Hypnose : Faut-il condamner Messmer ?

Très récemment, un post sur les réseaux sociaux de Kevin Finel, président de l’Académie de Recherche et de Connaissance en Hypnose Ericksonienne, m’a fait beaucoup méditer. Le vendredi 24 novembre 2023, l’homme s’est en effet indigné suite à un passage de l’hypnotiseur de spectacle Messmer surnommé “le fascinateur”. 

Messmer VS Finel, vers un débat constructif plutôt qu’un stérile affrontement

Je vous partage ses propos :

“Sidération

 France 2, heure de grande écoute, Messmer dit le « fascinateur » montre à 1,4 millions de spectateur le pire de l’hypnose. Prise de pouvoir, création d’inconfort, soumission d’un individu aux suggestions du dit fascinateur… A l’époque où la question du consentement est au premier plan, qu’est ce qui justifie que l’on trouve divertissant une telle intrusion dans le psychisme d’un individu ? Qu’il soit de bon ton d’en rire ? 

Je n’ai rien contre ce personnage en particulier, qui semble être un pur produit du divertissement facile. Quand il y a quelques années il s’amusait à « tirer » sur des spectateurs avec un pistolet imaginaire, il ne semblait pas vraiment se rendre compte qu’il créait possiblement des vécus traumatisants. Ici, il n’a pas l’air de se poser la question du bien-être de son cobaye. Il ne doit pas vraiment se demander non plus si l’image qu’il donne de l’hypnose peut nuire à cette pratique ou à ceux qui après un tel show auront peur d’y faire appel. Il s’amuse, ça semble être pour lui le principal. Mais les animateurs et responsables de ces émissions, et même le public.. Est-il encore si difficile de détecter un abus en 2023 ? Personne autour de la table ne réalise ce qu’on justifie en riant d’un pauvre type soumis à la volonté d’un autre ? 

L’hypnose est pourtant si loin de ce spectacle de mauvais goût…  Au moment où on travaille avec l’arche à démocratiser cette pratique, à démystifier son fonctionnement, je vous avoue être un peu découragé en voyant à quel point il est possible de détourner le plus beau des outils.

L’hypnose est une pratique qui aide, soulage, libère… une expérience magique à vivre quand elle est bien accompagnée. J’écrivais il y a quelques jours que je pensais que tout le monde devrait en connaître les bases, tant cela peut être utile au quotidien. Mais là, pour 1,4 millions de personnes, ces possibilités ont été réduites à néant. Et il faudra une sacrée dose de patience et de pédagogie pour rattraper ces quelques minutes.  

Ce travail sera fait, ceux qui œuvrent en ce sens continueront leur travail de fourmis pour prôner une approche éthique… 

Mais quand même, il coûte cher, l’amusement du fascinateur.”

Bien qu’il soit légitime pour le directeur d’une école de formation d’hypnose thérapeutique de prendre position sur des faits questionnant assurément l’éthique et surtout l’image véhiculée de ce genre de scène vis-à -vis du grand public, un aspect de cette prise de parole m’a cela-dit un peu tourmenté.

Je me permets par le présent article de pousser la réflexion un peu plus loin afin de ne pas faire le jeu des clivages et de la pensée simpliste comme l’exprime volontairement mon illustration.

1/ L’hypnose, une expérience « bienveillante »

Alors que je rédige ces quelques lignes, je ne peux m’empêcher de penser aux merveilleux changements et inoculations de bien-être, que mes collègues et moi-même avons eu la chance de constater en tant que praticiens en hypnose. Ces dernières années la méthode, que je m’efforce de définir le plus précisément possible dans un de mes précédents articles, a plus que fait ses preuves. Ajoutons que Kevin Finel, lui qui contribue tant à démystifier et redorer l’image de l’outil, n’y est assurément pas pour rien. 

Article en question : https://gammacoachinghypnose.com/sommes-nous-tous-hypnotisables

Aux antipodes de cette approche, l’hypnose de divertissement telle qu’elle est souvent utilisée par des artistes comme Messmer, soulève effectivement des préoccupations éthiques et morales que l’on ne peut ignorer. Le fait de soumettre un individu à des suggestions voire des injonctions, sans son consentement explicite préalable et dans un contexte de distraction, interroge sur les notions de respect mais aussi d’intégrité psychique de l’individu. Cette pratique peut en effet être perçue comme une intrusion dans l’intimité de l’individu, créant ainsi un déséquilibre entre l’amusement du public et l’état d’inconfort du sujet mis en transe. L’apparente inconscience sur les potentiels effets traumatisants que ces expériences peuvent induire, laisse penser à un certain mépris pour l’ensemble des conséquences de ces démonstrations. Cela crée certes une image galvaudée de l’hypnose et par le fait, contribue maladroitement à discréditer la nature thérapeutique de cette dernière, en modelant dans l’esprit des néophytes une image caricaturale, déformée voire anxiogène. Un certain nombre d’individus se trouve parfois réticents à pratiquer l’hypnose ou arrivent en cabinet avec une tonne d’appréhension excessive ainsi que des réticences face à une prise de pouvoir du praticien sur son sujet.

Les inquiétudes de Kevin Finel quant à la perception publique de cette pratique m’apparaissent donc totalement fondées et ses arguments probants.

L’hypnose de spectacle et cette fascination des foules pour ce genre de phénomènes extravagants ne date pas d’hier, bien loin de là. Dans cette quête effrénée d’audience, les médias et les artistes sont très souvent tenus de privilégier le sensationnel au détriment de la qualité, de la bienveillance et de la véracité du contenu diffusé. Sans une véritable éducation de la population, ce genre de scène continuera plausiblement d’indigner encore longtemps, les thérapeutes et praticiens soucieux de la santé mentale de chacun ainsi que, ne l’oublions pas, de la pérennité de leurs activités.

2/ Sommes-nous si fragiles et dénués de tout esprit critique ?

Ceci étant dit, je m’interroge pourtant sur le tournant que prend cette indignation au vertu ostentatoire de la part du directeur de l’ARCHE ainsi que de bons nombres de praticiens prenant partie de manière un peu abrupte, tels des manifestants échaudés, usant de termes souvent très durs à l’encontre d’une cible commune, à savoir Messmer. 

Rappelons tout de même que celui qui se fait appeler comme “le fascinateur” reste un homme de spectacle. Sa posture consiste alors à susciter l’étonnement et à démontrer le pouvoir incroyable de l’esprit.  Son approche, bien que discutable, peut également être interprétée comme une exploration des capacités fascinantes du cerveau humain. Sans pour autant prendre la défense de l’artiste, il ne s’agit probablement pas ici de maltraiter son sujet, mais plutôt de créer un moment stupéfiant et spectaculaire, élargissant les horizons de l’expérience humaine. De nos jours, j’ose espérer que la plupart des individus composant notre société sont capables de discerner le divertissement et le monde du spectacle, du véritable abus qui ne nécessite d’ailleurs aucunement l’hypnose pour exister.

Sinon que dire des humoristes ou des circassiens utilisant un ou plusieurs membres du public pour créer davantage d’intéractions, de rires et donc d’implication de l’assemblée. A l’aide d’autres prismes de réflexion, les démonstrations de Messmer peuvent être vues comme une mise en avant de la faculté que nous avons tous à nous raconter des histoires et à quel point nous pouvons être manipulables. L’humain est une espèce grégaire, un être complètement dépendant du groupe et chacun de nous exploite, parfois de manière funeste, ce besoin incessant de conformité et de validation. 

Au lieu de décourager, cette démonstration pourrait être perçue comme une opportunité de sensibiliser davantage le public au pouvoir fascinant de l’hypnose, des mots et des idées. Car oui cela fonctionne et non cela ne relève pas du mystique, de la science-fiction, de la comédie ou du charlatanisme. Messmer, loin d’être un personnage diabolique, du moins je l’espère, assure ces spectacles et donc la promotion de ceux-ci avec finalement ce qui attire le plus les foules, à savoir de l’émotionnel, du sensationnel, du choquant qui interpelle. Il sélectionne d’abord, grâce à un test aux allures de jeu, les sujets les plus “réceptifs” parmi les personnes avides de découvrir jusqu’où ils sont capables d’aller. Outre l’hypnose nous observons également plusieurs phénomènes sociaux extrêmement bien documentés*, Messmer joue de son autorité, à plus forte raison quand des centaines, voire des milliers de personnes fixent et attendent une réaction bien spécifique du sujet. 

De ce fait, est-ce véritablement la manière dont on utilise ou détourne l’hypnose dans notre société qui s’avère être le cœur du problème ? 

Toutes formes de spectacles, de fictions, d’images ou de discours, à partir du moment où ils suscitent chez nous des émotions fortes peut représenter un éventuel “danger” pour certaines personnes déjà fragilisées.

Vient alors l’argument fatidique du consentement… Et là j’ai bien conscience de la tournure délicate que prend ma réflexion. Au même titre que la liberté, la démocratie ou la bienveillance, le consentement fait partie de ces termes sacrés, bien souvent intouchables, indiscutables, posant à mon sens un voile opaque sur tout un pan de la condition humaine. S’ériger en tant que porte-parole de l’une de ces resplendissantes valeurs n’en reste pas moins un procédé manipulatoire pouvant dors et déjà rendre caduque toutes tentatives d’oppositions ou de simple invitation à la prudence.

La moindre remise en question, la moindre nuance, la moindre interrogation peut alors déclencher le courroux des partisans de la “bien pensance”, mais je prends et j’accepte volontiers ce risque.

Pourtant, notion de consentement, et en particulier dans le monde du spectacle, m’apparaît comme terriblement plus complexe que présentée au quotidien ou dans les quelques lignes de monsieur Finel. Complexe et délicate car elle transcende de nombreux aspects de la vie, des relations, du temps, des contextes, des interactions et bien évidemment des expériences médiatiques… En tant qu’êtres sociaux, les dynamiques de pouvoir, de communication et d’influence biaisent à chaque instant et très souvent à notre insu, notre propre manière de penser, nos croyances ainsi que nos valeurs

Pas grand-chose n’a changé, si ce n’est en pire, depuis le brillant réquisitoire de La Boétie sur la servitude volontaire. Que nous le voulions ou non, nous sommes tous soumis, que se soit par le tyran assumé ou celui qui très subtilement va nous amadouer en nous racontant des histoires démagogique conformes à nos présupposés, valorisant nos existences.

Idéalement afin d’obtenir un consentement valide nous pouvons dire qu’une communication claire ainsi qu’une compréhension mutuelle s’avèrent essentielles. Est-ce possible cela dit ? 

Outre les aspects interprétatifs, les quiproquos et la fluidité de nos états émotionnels instables par nature, notons que la pression sociale et culturelle détermine largement notre perception et par conséquent nos comportements avec les autres. Encore une fois, sans même le maniemant de l’hypnose, les attentes implicites ou les pressions externes créent en permanence des scénarios où le consentement est donné par souci de conformité plutôt que par choix libre et véritable… Rappelons d’ailleurs que les lois sur le consentement elles-mêmes varient d’une juridiction à l’autre, d’une époque à une autre, ajoutant une couche supplémentaire de complexité.

Pour reprendre l’extrait précis ayant suscité tant d’indignation sur les réseaux sociaux, l’individu hypnotisé en question exprime clairement qu’il connaît l’hypnose, qu’il sait pertinemment à quel point il y est sensible et fait volontairement le test proposé par Messmer… Cela ne constitue déjà pas un premier pas dans un tacite consentement ? C’est une réelle question à laquelle je n’ai aucune réponse, car je suis bien conscient que d’affirmer un premier oui n’autorise en rien d’en déduire un second, cela va de soi.

Par la suite, Messmer, lui-même soumis à la pression des pairs, cela me parait fondamentale de le préciser, assure le spectacle tout en demandant au sujet, apparemment en état de stress, de se détendre avant de le privé un court instant de parole.

Alors cet homme était-il consentant pour cela ? A t il vécu un moment traumatisant ? Vit-il dans un état d’angoisse depuis ce moment ? Je me garderais bien de donner une réponse franche, ou plus précisément une interprétation des faits prenant des aires d’allégations… Le mieux serait encore de poser directement la question au principal concerné. Ce que j’ai fait en contactant monsieur Maël XXX, le rédacteur en chef de l’émission qui a vécu cette scène à la première personne. En attente d’une réponse de sa part, j’arrête pour le moment ma réflexion sur ce point ô combien crucial… 

Par contre je pense qu’il est de notre devoir de ne pas non plus affubler notre psychisme de caractéristiques ne lui correspondant pas, à savoir la fragilité excessive. La propagation de croyances fragilisantes sur le psychisme peut avoir des conséquences significatives sur le bien-être individuel et collectif, en dépit de la véritable capacité de résilience du cerveau humain.  A l’image du vieux et inexacte discours sur la prétendue fragilité de la colonne vertébrale qu’il fallait à tout prix ménager pour éviter la blessure, la croyance induite d’un psychisme fragile, ne supportant aucune forme de contraintes, n’engendre pas elle-même une certaine vulnérabilité excessive de l’esprit ?

Pour aller plus loin sur ce thème je vous invite vivement à lire l’article suivant : https://gammacoachinghypnose.com/hypnose-et-modele-biopsychosocial-de-la-douleur

Notre esprit, capable d’adaptation et de transformation, nous permet de faire face à des épreuves et des défis bien plus éprouvants que la scène relatée en question. Dramatiser le passage en le qualifiant d’emblée de sidérant, en faisant des parallèles assurément réducteurs, en usant de sophismes et en affublant chaque protagoniste d’intentions spécifiques, a certes le pouvoir certain de déchaîner les foules mais aussi de réduire l’esprit critique à néant.

Ce genre de procédé, bien connu dans le monde politique, attire les cliques, renforce l’adhésion à un groupe et donc génère un certain clivage, ne faisant avancer, de mon point de vue, en rien la pratique de l’hypnose… Contrairement au travail quotidien de l’ARCHE et de son directeur.

En plus de susciter une anxiété et une méfiance que j’estime démesurée face à l’hypnose de spectacle, ce genre de propos contribuent à scléroser un triste manichéisme : d’un côté les gentils et bienveillants hypnologues thérapeutes et de l’autre les méchants hypnotiseurs de spectacle passés du coté obscure de la force.

3/ Vers plus de nuances, de réflexions et d’échanges pour laisser émerger une complémentarité salvatrice

Sur le fond, bien qu’étant bien plus nuancé, j’avoue rejoindre sur de nombreux points les propos de Kevin Finel. Le questionnement sur le consentement s’avère fort indispensable. Les possibles déboires peuvent effectivement exister et la peur, ou du moins l’appréhension vis à vis de l’hypnose peut ternir et discréditer cette belle pratique, qui pourtant contribue au mieux être de milliers de personnes chaque jour.

Cependant, il faut être honnête, l’hypnose de spectacle et en particulier les démonstrations que proposent Messmer contribuent largement à démocratiser le sujet. Éric Normandin de son vrai nom, au même titre que de nombreux artistes, permet à la pratique de sortir du domaine du charlatanisme ou du mysticisme. Le spectacle peut être une excellente porte d’accès à la pratique et dans son indignation, le directeur de l’ARCHE oublie volontairement ou non de le mentionner.En dressant le constat qu’un proche, un ami, un parent ou soi-même peut accéder à la transe hypnotique, nombreux sont ceux qui s’ouvrent à cette voie, consultent et s’y intéressent plus en détail par la suite.

Dans mon travail d’accompagnant, je ne compte plus le nombre de personnes venant à la suite d’une représentation de mon ami et confrère hypnotiseur Julien Mameli et je lui en suis profondément reconnaissant.

Si je suis en accord avec le fond du message de Kevin Finel, je le suis beaucoup moins sur la forme démagogique utilisant des procédés flirtant avec les caractéristiques de la “propagande”, asphyxiant tout dessein de nuance et tentative d’esprit critique pour la plupart des thérapeutes et lecteurs ayant relayés compulsivement les propos comme « parole d’évangile« . Sur internet, on constate souvent cette forme d’adhésion automatique à des assertions avec des phénomènes mimétiques puissant.

Si l’art de la propagande vous intéresse je vous conseil la lecture de cette article basé sur le livre culte à ce sujet intitulé Propaganda : https://gammacoachinghypnose.com/propaganda-comment-manipuler-lopinion-en-democratie

Ces outils de persuasion sont fréquemment utilisés à des fins politiques, mercantiles ou idéologiques. Le constat est assez flagrant dans la prise de position de Kevin Finel, qui à mon sens, a beaucoup trop recours à divers procédés rhétoriques que l’auteur maîtrise bien mieux que vous et moi. Ces techniques cherchent à influencer les perceptions et créer des émotions fortes afin d’enfermer le lecteur dans une sorte d’impasse doctrinale qui demande un effort parfois considérable afin de s’en extirper. 

Voici quelques-uns des procédés : 

L’appel aux émotions, ce que l’on nomme « le pathos” est assez nette ici. En partageant son indignation et sa colère, l’auteur invoque et exploite l’affect du public. Surfant sur la peur, la rage et en mêlant arguments d’autorités ostentatoire et de sympathie vis-à-vis de ses œuvres de démocratisation de l’hypnose, Kevin Finel ne peut que susciter une réaction en faveur du message qu’il souhaite véhiculer et non pas une réflexion ouverte nous permettant de construire une opinion personnelle.

En utilisant l’anecdote ou plutôt la symbolique du pistolet, il cherche à illustrer un argument de manière encore une fois émotionnelle plutôt que rationnelle en éclipsant une facette de la réalité bien plus complexe. En effet, comment prétendre défendre et ne pas mépriser un personnage tirant à bout portant sur des victimes totalement démunies ?

L’appel à la peur est omniprésent, en s’appuyant sur des répercussions hypothétiques ou exagérées, tels d’éventuels traumatismes engendrés par Messmer. Factuellement et je vous invite à le faire également, j’ai cherché ce genre d’informations ou témoignages de prétendues victimes de Messmer et je n’ai absolument rien trouvé de probant incriminant l’artiste. Au vue du nombre ahurissant de représentations et de personnes hypnotisées par l’homme, il devient légitime de se demander comment ce dernier réussit, depuis des années, à ne laisser aucune trace de dégâts créés par ses actions ?

Loin de moi l’idée de vouloir blâmer Kevin Finel, que je respecte infiniment et qui représente pour moi l’une des personnes les plus compétentes, admirable et passionnantes dans le monde de l’hypnose d’accompagnement. Son école ainsi que son centre de recherche sont d’ailleurs un gage de qualité que je ne peux que défendre. Je pense ici que l’émotion a simplement pris le pas sur la réflexion habituelle, ce qui est profondément humain et démontre à quel point le personnage s’avère sincère et investi dans son travail. Néanmoins, la reconnaissance de ces procédés rhétoriques et de ces divers sophismes, vecteurs d’étalage indiscret d’une position plus « noble« , m’apparaît indispensable pour permettre, vous qui avez eu la force de me suivre jusqu’ici, de développer un esprit critique et de vous émanciper, autant que faire se peut, de la manipulation de l’information au caractère ostentatoire.

Pour ma part, j’ai éprouvé ce besoin de poser des mots, de développer ces quelques idées, de nuancer et d’inviter à la réflexion afin de ne pas sombrer dans une forme de polarisation, à mon sens stérile. La frontière s’avère parfois tellement fine entre le « rire avec » et le « rire de » , selon l’angle proposé, il s’avère très simpliste de le caractériser comme une fonction d’inclusion ou d’exclusion. Je me devais alors de m’exprimer sur le sujet, sans volonté de ma part de froisser quiconque, ni même d’affirmer une position mais plutôt d’ouvrir un questionnement, qui je l’espère sera constructif.

Même si l’auteur prétend ne pas le faire, il cloue sensiblement l’homme de spectacle au pilori et orchestre de manière indirect, un lynchage collectif assez inquiétant à mon goût, par des praticiens parfois incapables d »offrir le moindre effet hypnotique à leurs clients. J’espère que Messmer, ici réifié au rang de “produit de divertissement facile”, aura l’occasion de se défendre et que ces deux protagonistes aux visions diamétralement opposées auront un jour l’occasion de débattre intelligemment. L’influence du showman et l’excellence du thérapeute s’alliant pour faire émerger une hypnose plus puissante, accessible et salvatrice, voila un doux rêve que je vous partage…

Il est évident que Messmer, de part sa notoriété, a un intérêt certain à présenter une vision plus intéressante et pédagogique de l’hypnose, comme le font d’ailleurs bon nombre d’hypnotiseurs de divertissement. Néanmoins incriminer “le fascinateur”, à la manière d’un combattant prêt à en découdre dans l’octogone m’apparaît comme regrettable, ne serait-ce que pour cette complémentarité forte intéressante qui peut s’esquisser quand on se permet de discuter, réfléchir et trouver ensemble des solutions constructives face aux problèmes rencontrés. 

Sylvain Gammacurta

La vidéo de Messmer en question  : https://www.youtube.com/watch?v=a9scXyZ0CTI

Retour argumenté de « Hypnetique » sur des extraits de l’interview de Kevin Finel sur un excellent podcast contre les addictions que j’ai trouvé très intéressant pour prendre la défense de l’hypnose de spectacle : https://www.youtube.com/watch?v=BcdKhcnk2Yw&t=1s

Podcast très intéressant de Anna Galley sur la situation ainsi qu’une vison féminine sur le consentement que je ne peux que partager : https://podcast.ausha.co/therapie-et-entrepreneuriat/17-messmer-le-pire-de-l-hypnose?fbclid=IwAR3NS6TIfvv7k4q1SUBVI_MCOwNY7Lxv-DCloFdai2u2EVeQ9H7rr6O0v7M

Démonstration d’hypnose d’accompagnement de Kevin Finel lors d’un de ses cabinet public : https://www.youtube.com/watch?v=vab3PvoFTyU&t=2608s

* Expérience de Milgram,de Asch, de Stanford etc…

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