Sylvain Gammacurta Hypnose
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Hypnose et modèle biopsychosocial de la douleur

Aujourd’hui nombreuses sont les expériences d’hypnose relatées qui s’inscrivent dans une diminution, un apaisement, une analgésie voire un remaniement complet de la douleur. Par cet article voyons ensemble comment cela fonctionne et quels mécanismes sont mis en jeu afin d’utiliser ces incroyables pouvoirs de notre corps et en particulier de notre cerveau.

Se réconcilier avec la douleur

Nous connaissons tous cette sensation vive et souvent interprétée comme désagréable lorsque nous nous cognons le petit doigt de pied ou quand nous nous brûlons la main sur un fer encore chaud…

J’utilise le terme “interprété comme désagréable” car il faut bien prendre conscience  que ce processus est bénéfique et nécessaire à terme. Certaines fibres nerveuses envoient une information à notre cerveau, celui-ci traite et réagit en conséquence afin de nous mettre à l’abri du danger (retirer la main de la source de chaleur par exemple).

Il se forme alors un jugement, une réflexion qui deviendra très bientôt un apprentissage très utile à notre développement.

Chaque année des enfants naissent avec ce que l’on nomme une insensibilité congénitale à la douleur, c’est à dire qu’ils sont incapables de ressentir la douleur. Cette maladie peut avoir de lourdes conséquences, car en l’absence de douleur, la personne n’est pas alarmée par son organisme des éventuels traumatismes, maladies dont il est victime. Le malade ne peut par conséquent réagir aussi vite qu’un individu « normal » pour se prendre en charge et se soigner. Ces personnes auront ainsi tendance à s’exposer davantage au danger, car ils n’auront pas eu d’étape d’apprentissage qui permet de mémoriser les sources de douleurs et donc de danger. Ainsi, la douleur permet à un individu de se fixer des limites, notamment dans la perception de ce qu’il fait, mais aussi dans la façon dont il déplace son corps dans l’espace.

Il est alors primordial d’accepter se réconcilier avec la douleur, celle-ci est une chose nécessaire et bénéfique… La plupart du temps. 

La douleur, un mécanisme plus complexe qu’il n’y paraît

La douleur est définie comme une « expérience sensorielle et émotionnelle désagréable, liée à une lésion tissulaire existante ou potentielle, ou décrite en termes évoquant une telle lésion » * International Association for the Study of Pain

De plus, le système nerveux (les nerfs, la moelle épinière et le cerveau) est toujours impliqué dans ces expériences douloureuses et est influencé par des facteurs biologiques (âge, sexe, facteurs inflammatoires,…), psychologiques (sentiments d’anxiété, dépression, …) et sociaux (solitude, soutien social,…).

Aujourd’hui, même si certaines croyances ont encore la dent dure, nous comprenons bien que la douleur n’a pas besoin d’être associée à une atteinte physique des tissus observables de manière factuelle. En effet, la douleur est multidimensionnelle, ce n’est pas qu’une sensation mais bien une expérience subjective qui englobe un nombre incroyable de facteurs qui jouent tous un rôle.

Plusieurs chercheurs ont donc tenté de représenter cette complicité en un schéma (à la base destiné à la lombalgie mais qui s’applique également à bon nombre de douleurs) :

J Orthop Sports Phys Ther. Author manuscript; available in PMC 2020 Jul 31.

Source : Prof. Jacek Cholewicki from Cholewicki et al. 2019 (JOSPT)

Un métamodèle illustrant les facteurs (cercles colorés) contribuant à la lombalgie, l’invalidité, la qualité de vie et d’autres résultats (cercles blancs) et leurs interactions (lignes colorées). Ce métamodèle a été construit avec la contribution du panel multidisciplinaire de 27 experts en préparation du symposium du 26e congrès annuel de la North American Spine Society (2017). Les diamètres des cercles sont proportionnels au nombre d’experts identifiant ces facteurs et au nombre et à la force des liens avec d’autres facteurs.

Mécanisme de la douleur

Avant de rentrer de manière succincte dans certains mécanismes qui composent la douleur, je tiens impérativement à rappeler qu’ elle n’est ni forcément un synonyme de lésion tissulaire, ni de nociception. Pour définir plus clairement ce qu’elle est, il faudra à mon sens se focaliser un peu plus sur le cerveau. En attendant,  regardons de plus près ce que l’on nomme les fibres sensorielles (nociceptives) qui transmettent l’information jusqu’à lui. 

On répertorie quatre types de fibre qui sont :

A-alpha : la proprioception

A-bêta : le toucher

A-delta : mécanique et thermique

C : mécanique, thermique et chimique. 

Sans rentrer dans des explications physiologiques interminables, retenez simplement que la vitesse par laquelle est véhiculé le message vers le cerveau est différente selon ces fibres. 

Le signal des fibres A-bêta par exemple est bien plus rapide que le signal des fibres C. Ce qui explique le réflexe hyper intuitif de se frotter la zone “douloureuse” (A-bêta) lors d’un choc (À-delta, C) par exemple.

Là où le bât blesse et qui démontre que le système de la douleur dépasse les simples causes biomédicales, réside dans le constat flagrant que des nocicepteurs peuvent  être activés sans qu’il y ait « douleur ».

Il ne faut donc pas confondre la nociception et la douleur, l’un étant une simple sensation physiologique face à un stimulus externe, et l’autre quelque chose de bien plus « réflectif » nous permettant « d’anticiper » dans le but de pouvoir éviter de reproduire une sensation jugée désagréable. Cela rejoint fortement ce que l’on appelle le cerveau prédictif, détaillé dans plusieurs des articles de ce blog. A savoir que pour le sujet de ce présent article, tout mouvement passe d’abord par une anticipation, une prédiction du cerveau… Ce qui parfois peut s’avérer être problématique dans le cas d’une douleur chronique.

Comme on le constate souvent chez un sportif dont un muscle est lésé mais qui peut ne ressentir aucune douleur dans le feu de l’action, ou encore d’une proie qui continue de fuir ou de combattre comme si de rien n’était, des facteurs contextuels, psychologiques, hormonaux, sociaux (etc…) entrent en jeu. Autre exemple, lorsque nous voyons apparaître une ecchymose sur le corps sans avoir le souvenir de s’être cogné, ne plus ressentir ses lunettes sur son visage ou bien découvrir une plaie sans s’en être vraiment rendu compte de s’être coupé.

D’autres témoignages sont encore plus incroyables, pour l’anecdote, dans le livre “Explain Pain” de Butler et Moseley, plusieurs soldats ont rapporté ne pas avoir senti s’être fait toucher par des balles sur le champ de bataille.

La revue de Brinjikji et al (2014) http://dx.doi.org/10.3174/ajnr.A4173), va également dans ce sens en démontrant que nous pouvons être touchés par des atteintes biomécaniques sans pour autant en souffrir. Comme illustré dans le graphique ci-dessous, l’étude conclut que sur 3110 sujets asymptomatiques et classés par catégorie d’âge, à 40 ans 50 % de la population présente une hernie discale, et à 70 ans c’est 80% de la population.

Pour comprendre ce qui rend possible ces phénomènes, il faut s’intéresser à ce que l’on appelle « le contrôle descendant de la douleur ». Il s’agit de voies nerveuses qui vont descendre des structures centrales pour aller réduire le signal nociceptif en provenance du corps qui chemine dans les voies ascendantes. En vulgarisant, c’est un peu comme si votre cerveau, comprenant qu’il n’est pas utile de continuer à jouer le signal douloureux, décidait d’éteindre l’alarme pour se permettre de traiter d’autres informations considérées comme plus importantes.

Ex : Lors d’un voyage, je ne ressens plus cette douleur au ventre qui m’handicape au quotidien. Lorsque je m’occupe de mes enfants, je ne ressens plus cette pointe dans le dos. Devant mon jeu vidéo ma blessure ne me fait plus souffrir… 

Une fois encore, cela rejoint complètement certains processus bien documentés en neurosciences et hypnologie, à savoir les processus “Top Down et Bottom Up” qui permettent de moduler nos perceptions.

Prenons la définition de la perception : C’est l’activité par laquelle un sujet fait l’expérience d’objets ou de propriétés présents dans son environnement. Cette activité repose habituellement sur des informations délivrées par ses sens. Chez l’espèce humaine, la perception est énormément liée aux mécanismes de cognition.

Il y a donc une rencontre entre nos «a  priori», notre attention, nos modèles internes etc…  et nos sens, qui fabriquent notre perception. Des sens (vue, ouïe, toucher, odorat, goût, interoception, nociception, équilibrioception, proprioception, thermoception…) vers la perception, on appelle cela un mouvement “bottom-up”, et des «a priori» vers la perception on appelle cela un mouvement “top-down”. 

– Bottom-up : L’environnement, les données sensorielles, la nociception s’imposent aux connaissances.

– Top-down : Les connaissances et modèles internes s’imposent à l’environnement.

Il faut bien comprendre qu’il n’existe pas de ligne directe reliant les récepteurs de la douleur et la quinzaine de régions dans le cerveau qui permettent de la traiter (sans compter le cortex cingulaire antérieur, le cortex insulaire antérieur et l’amygdale qui traite la partie émotionnelle). 

De ce point de vue plus global, la notion de douleur devient donc davantage une ”opinion” que l’organisme se crée de manière complexe sur son intégrité physique qu’une réponse réflexe simple à une lésion. 

Vers un modèle biopsychosocial

Le modèle biopsychosocial est une conception actualisée et plus juste de la douleur. Aujourd’hui la littérature scientifique met en avant l’idée que l’origine biomécanique éventuelle n’est qu’un contributeur potentiel parmi d’autres. Des éléments du contexte, de l’environnement, des relations sociales, affectives, professionnelles, des croyances, l’hypervigilance,  le stress, le catastrophisme et des suggestions (etc…) pourront influencer les intensités douloureuses

Tous ces facteurs peuvent induire une dérive attentionnelle sur la partie de notre corps jugée comme problématique. Notre cerveau va donc “demander” à cette partie du corps d’envoyer beaucoup plus de messages pour être certain de ne rien manquer. Un peu comme quand vous augmentez le volume de la radio pour bien entendre une information que vous jugez importante. 

Par ailleurs, cette hyper attention va créer une contraction plus ou moins volontaire des muscles de la zone en question et modifier nos mouvements et comportements entraînant un véritable biais de confirmation (je savais qu’en soulevant ce carton j’allais me faire mal au dos…). 

Avec tout cela, la personne ressentant des douleurs chroniques peut malheureusement tomber dans la kinésiophobie, la peur excessive et irrationnelle de faire certains mouvements ou de participer à une activité, que ce soit à la maison, au travail, pendant les sports ou les loisirs.

https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fpain.2021.715219/full

Plusieurs personnes ont participé à l’élaboration de ce modèle et l’ont décrit de différentes façons (Engel, Loeser, Turk, Butler).  Le schéma le plus utilisé pour représenter les différents aspects de l’expérience douloureuse est celui de Loeser 1982

La composante de souffrance dans le modèle de Loeser, correspond à l’état émotionnel de détresse qui peut être provoqué par  la douleur : peur, anxiété, dépression…

Ci-dessous vous trouverez un schéma vraiment intéressant qui résume bien une bonne partie de l’article. Celui-ci fut réalisé par Laurent Fabre, ostéopathe D.O, titulaire de deux diplômes universitaires d’anatomie (Universités Paris V et Paris Ouest). Je vous encourage vivement à jeter un coup d’œil à son travail.

Source : https://gestiondeladouleurenthrapiemanuelle.wordpress.com/author/chocololof/

Au fur et à mesure qu’une peur démesuré s’installe, elle cause un comportement d’évitement, provoquant un handicap et un déconditionnement pouvant contribuer à créer un cercle vicieux de crainte et de douleur chronique.

L’impact de la kinésiophobie a deux visages :

  • Une rééducation moins efficace – qui va causer une chronicisation de la douleur, un déconditionnement physique, le retard de reprise des activités “normales” ***
  • Des troubles psychologiques : anxiété, dépression, troubles obsessionnels compulsifs, burn-out…

Hypnose et douleur, pourquoi et comment ça marche ?

La plupart du temps, il arrive que l’expérience sensorielle et émotionnelle désagréable associée à un dommage tissulaire ou perçu comme tel, puisse parfois créer un apprentissage inadéquat au quotidien. C’est un petit peu comme si à la place d’une application utile ajoutée à notre logiciel interne, “un virus” ou un système biaisé  s’était immiscé à notre insu.

Les victimes de douleurs chroniques ne connaissent que trop bien cette affliction provoquée par ce “virus” vampirisant toute l’attention. Au même titre d’ailleurs que les “douleurs fantômes” ressenties par les personnes ayant subi l’amputation d’un membre.

Si vous souffrez de certaines de ces douleurs alors NON, une fois pour toute ce n’est pas “dans votre tête”, phrase hyper culpabilisante qui à tendance à empirer maladroitement les choses.

En parallèle d’une prise en charge médicale traditionnelle, l’hypnose ainsi que les thérapie d’acceptation et d’engagement (ACT) offrent une très bonne complémentarité à aller vers un mieux être psychologique, social et émotionnel. En effet une anxiété trop importante, un évitement trop marqué de certains mouvements, voire des idées fausses sur le processus de récupération peuvent entraîner quelqu’un dans une spirale infernale dont il est parfois complexe de sortir sans une aide appropriée.

Par l’hypnose, l’idée n’est en aucun cas de prétendre supprimer la cause physiologique de la douleur (si cause il y a), mais moduler le ressenti en réapprenant à réagir et agir de manière plus adéquate pour vous.

Arrivé à ce stade de l’article, vous l’aurez bien compris, la douleur est une sensation subjective, une expérience sensorielle, mais également une expérience émotionnelle.

Personnellement pour expliquer la fonction de l’hypnose sur la douleur, j’aime me référer à “la Règle des trois tiers” de M. Erickson, père de l’hypnose ericksonienne qui résume assez bien la chose :

1/3 de douleur « réelle » (je préfère le terme biomécanique)

1/3 d’anticipation

1/3 de souvenir

 “La douleur du moment est augmentée de la douleur du passé et majorée par la possibilité de la douleur à venir. » (Erickson, TOME 4-p.309).

L’action de l’hypnose sur la douleur a été étudiée depuis les années soixante. Il a d’abord été démontré qu’il y avait un lien entre le degré d’ hypnotisabilité et le niveau d’antalgie ; puis que l’hypnoanalgésie était indépendante du système opioïde endogène ; que l’hypnose avait un effet neurophysiologique spécifique en plus de l’effet placebo, que cet effet était indépendant de l’effet relaxant de l’hypnose.****

L’hypnose n’est donc pas qu’une simple distraction ou un détournement de l’attention, elle peut être caractérisée par une dynamique de création cognitive s’inscrivant dans la réalité.

Pour bien comprendre l’idée, j’aime expliquer la chose par le processus inverse. La sémantique ainsi que les associations d’idées faites plus ou moins inconsciemment par le patient sont d’une extrême importance, de même que toutes les incompréhensions et questionnements anxiogènes.Lorsque une personne, en particulier un professionnel de santé (ou autre figure d’autorité) à qui l’on accorde sa confiance nous donnes des suggestions erronées/pessimistes, tel que : 

  • Vous devez arrêter le sport.
  • Vous avez une vertèbre déplacée.
  • Vous avez une mauvaise posture
  • Votre corps est fragile
  • Vous devez fait très attention en vous baissant
  • La course à pied est très nocive pour les genoux, la musculation pour le dos… etc…

Je vous laisse imaginer ou vous rappeler les mots ou discours catastrophiques que vous avez déjà entendu et ayant un impact émotionnel fort, les exemples sont malheureusement très nombreux.

Ce genre de discours, souvent complètement erroné, peut conduire à des appréhensions, donc à l’évitement ayant pour finalité de faire grimper l’anxiété via ce que l’on appelle en psychologie un renforcement négatif. Plus le temps passe et plus les aversions pour les gestes sont ancrées. Et pire encore, si par votre simple volonté, vous souhaitez reprendre ces gestes alors que vous n’y êtes plus habitué, vous allez être moins tolérant à la douleur et cela va confirmer les croyances anxiogènes qui deviennent maintenant internalisées. C’est ce que l’on nomme le biais de confirmation, car votre attention qui est maintenant braquée sur la partie du corps va forcément trouver ou interpréter un dysfonctionnement, soutenue par les croyances de base.

Le système nerveux devient beaucoup plus réactif et susceptible et à cause de cela il n’y a plus de contre-exemple possible…

L’hypnose utilisée convenablement va donc permettre d’entrer dans une forme de processus d’imaginaire qui prend corps dans l’expérience du patient, lui permettant de modifier ses perceptions, ses sensations, son système émotionnel et réactionnel et donc in fine sa réalité.

Durant la séance (impossible à décrire de manière spécifique tant chaque séance va dépendre de facteurs personnels) le but va être de reprogrammer certains concepts en modifiant certains mots/symboles/images/sensations… qui auparavant pouvaient créer de la peur et donc un effet nocebo.

Le but va être également de rassurer en démontrant que le corps humain, au même titre que le cerveau, est plastique, résistant et capable de s’adapter et de se renforcer lorsque c’est fait de manière progressive.

Il est primordial également de modifier l’estime de son corps ainsi que de ses capacités et graduellement réintroduire confiance et plaisir dans le mouvement.

Attention : ces considérations ne s’appliquent évidemment pas directement sur des lésions ayant un lien évident avec la douleur (fracture, déchirure musculaire …), ou sur des pathologies plus systémiques.

Avec cette approche qui permet ensemble de modifier vos schémas cognitifs, affectifs et relationnels, il devient possible de co-construire une meilleure adaptation et régulation de cette douleur. L’identification des éléments contributeurs aggravant ou influençant le vécu douloureux, permet alors d’explorer des techniques physiques, relationnelles comportementales et psychologiques adéquates.

Sylvain Gammacurta

Sources : 

https://lejournal.cnrs.fr/articles/ce-que-lon-sait-de-la-douleur

https://www.revmed.ch/revue-medicale-suisse/2009/revue-medicale-suisse-208/modulation-cognitive-et-emotionnelle-de-la-douleur-mecanismes-de-certaines-approches-cliniques-reveles-par-les-neurosciences

https://www.jospt.org/doi/full/10.2519/jospt.2016.0609

***

Larsson C, Ekvall Hansson E, Sundquist K, Jakobsson U. Impact of pain characteristics and fear-avoidance beliefs on physical activity levels among older adults with chronic pain: a population-based, longitudinal study. BMC Geriatr. 2016;16:50. Published 2016 Feb 24. doi:10.1186/s12877-016-0224-3

Flanigan, David & Everhart, Joshua & Pedroza, Angela & Smith, Tyler & Kaeding, Christopher. (2013).

Work ability is influenced by kinesiophobia among patients with persistent pain

**** (Del Casale A, Ferracuti S, Rapinesi C, Serata D, Caltagirone SS, Savoja V, et al. Pain Perception and Hypnosis: Findings From Recent Functional Neuroimaging Studies. International Journal of Clinical and Experimental Hypnosis.)

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