Sylvain Gammacurta Hypnose
Rue de l'Oyat, 30800 Saint-Gilles

Sur RDV au 06 06 87 07 28
> Nous contacter

L’art du bonheur, par le Dalaï-Lama

L’art du bonheur , par le Dalaï-Lama et Howard Cutler, 1998

Editions Retrouvées

Ce livre est le fruit de nombreux échanges que l’auteur (écrivain et psychiatre américain) a eu la chance de pouvoir mener avec le dalaï-lama. Je vais tenter par cet article de vous résumer les idées principales de ces échanges, en espérant vous donner l’envie d’appliquer quelques-uns de ces conseils ou tout simplement de vous plonger vous-même dans ce livre très plaisant.

Le But de la vie et droit au bonheur

Quelles que soient nos différences, de par nos milieux culturels, nos croyances ou notre couleurs de peau, nous sommes tous des êtres humains constitués d’un corps et d’un esprit à la recherche du bonheur.

Pour le dalaï-lama, « le véritable but de la vie, c’est le bonheur ; nous cherchons tous une vie meilleure ». D’Aristote à William James, les penseurs occidentaux se sont accordés sur cette idée.

Cette quête, paraissant au premier abord complexe, est néanmoins possible et réalisable dès lors que l’on exerce notre esprit.

Cependant, en occident, le bonheur reste encore une notion floue et insaisissable, un bienfait mystérieux tombé du ciel. 

Dans ces conditions, comment est-il possible de cultiver le bonheur grâce à « l’exercice de l’esprit » ?

Quand il parle d’exercice de l’esprit, le dalaï-lama précise qu’il ne se réfère pas seulement à l’intellect, mais au sens du mot tibétain Sem, qui se rapproche plutôt de “psyché” ou “âme”. Cela inclut donc aussi le sentiment, le cœur et l’esprit.

Pour le dalaï-lama cela commence par notre capacité à appliquer un ensemble de disciplines, de convictions élémentaires qui tiennent lieu de socle à toutes nos actions : 

la croyance dans l’aménité et la bonté foncière de tous les êtres humains, la croyance en la valeur de la compassion, la croyance en une véritable politique de la bienveillance et le sentiment d’une communauté entre toutes les créatures vivantes.

Dans le bouddhisme, l’idée que certaines expériences laissent en nous leur empreinte, sous forme de traits de caractère et d’autres dispositions d’esprit, s’apparente en un sens à celle de l’inconscient dans la psychologie occidentale.

Une multitude d’études et d’expériences référencées au cours de l’ouvrage montrent à quel point il existe une corrélation entre le bonheur et l’état d’esprit mentionné ci-dessus. 

Une quantité d’études montrent que les gens malheureux ont tendance à être très préoccupés d’eux-mêmes, à se replier, à refuser tout en bloc.

En revanche, les gens les plus heureux sont plus sociables, souples, créatifs et plus aptes à tolérer les frustrations de la vie quotidienne.

Par exemple, on s’aperçoit que les sujets heureux viennent plus volontiers en aide à un inconnu…

Alors comment faire pour modifier son rapport à soi, au monde, ses traits de caractère et processus internes paraissant automatiques ?

Pour commencer, il nous apprend qu’une des première clef, assez simple en apparence, est d’exercer notre esprit à isoler les facteurs qui mènent au bonheur de ceux qui mènent à la souffrance

Après quoi, on s’attache peu à peu à éliminer les facteurs de souffrance et à cultiver ceux qui conduisent au bonheur.

Les sources du bonheur

C’est l’état d’esprit, plus que les évènements extérieurs, qui détermine le bonheur.

Cette phrase est extrêmement corrélée à l’argument évoqué par Ben Bergeron dans son livre Chasing The Excellence (vous trouverez l’article complet associé ici : https://gammacoachinghypnose.com/chasing-excellence-devenir-un-champion-se-construit-dabord-dans-la-tete) où sont mentionnés ces mots :

“Le but est alors de se concentrer avec confiance non pas sur les événements mais sur la seule chose que nous pouvons contrôler, c’est à dire LA RÉPONSE aux événements”

Howard Cutler appuie sur le fait que quelque soit ce qui nous arrive (succès ou tragédie), tôt ou tard notre état psychologique finira par se stabiliser. 

En psychologie, on parle alors du processus d’adaptation. Par exemple, l’excitation et la bonne humeur suite à une augmentation de salaire retombent au bout d’un certain temps. Il en est de même pour des expériences catastrophiques.

Il est vrai que certaines études postulent que la structure génétique détermine le bonheur. Néanmoins, les psychologues s’accordent généralement pour estimer que nous pouvons travailler sur le « facteur mental » pour faire fructifier notre bonheur quotidien.

Et ce dernier dépend largement de notre attitude

La sensation d’être heureux ou malheureux dépend rarement de notre état dans l’absolu, mais de notre perception de la situation, de notre capacité à nous satisfaire de ce que nous avons.

L’esprit de comparaison 

Notre tendance à comparer nous influence fortement. Etre satisfait de l’existence dépend souvent du point de comparaison adopté.

Regarder en permanence ceux qui nous paraissent plus brillants, plus beaux, ou qui réussissent mieux, engendre l’envie, la frustration et le chagrin. A charge pour nous de retourner ce principe positivement, en nous “comparant” à ceux qui sont moins chanceux, en songeant à tout ce que nous avons.

Il est scientifiquement démontré que le simple fait de déplacer le point de vue du sujet et de l’amener à envisager le pire suffit à mieux le satisfaire.

Lors d’un test, on à prié des sujets de compléter la phrase :

“Je suis content de ne pas être un….”

Après avoir répété l’exercice 5 fois, les sujets se sont avoués nettement plus satisfaits.

En revanche, les sujets à qui l’on a demandé de compléter la phrase :

“J’aimerais être un….” a suffi à mécontenter ses membres.

Le Dalaï-Lama explique que pour le bouddhisme, l’accomplissement repose sur 4 facteurs : la richesse, la satisfaction matérielle, la spiritualité et l’éveil.

Il ajoute que d’un point de vue matérialiste, la bonne santé, le confort matériel, l’aisance financière, le cercle amical et les rapports d’affection et de confiance sont considérés comme indispensables pour profiter de la vie et avoir une vie heureuse.

Pourtant, au sein de sociétés pourtant très développées, beaucoup de gens ne sont pas heureux. Sous une opulence superficielle se propage une espèce de malaise, source de frustration et de querelles inutiles…

Pour le dalaï-lama, la clé pour jouir d’une vie heureuse et accomplie, c’est l’état d’esprit. Tant que l’on manque de cette discipline intérieure qui procure la paix de l’esprit peu importe les facilités matérielles ou la situation extérieure, elles ne vous offriront jamais la joie. En revanche, si le confort matériel, qu’en temps normal vous jugez nécessaire au bonheur, vous fait défaut, mais que vous possédez en vous-même cette paix, ce degré de stabilité, rien ne vous empêchera de vivre une existence pleinement heureuse.

Attention toutefois à ne pas confondre cette paix intérieure avec le détachement total, l’indifférence ou la complète vacuité. Cette paix de l’esprit s’enracine dans l’affection et la compassion. Cela requiert donc un très haut degré de sensibilité et d’émotion.

Le contentement intérieur 

Passé un certain seuil, les désirs positifs deviennent déraisonnables et source de troubles. Le caractère positif ou négatif d’un désir ou d’un acte ne tient pas à la satisfaction immédiate mais plutôt à ses conséquences ultimes positives ou négatives.

Le caractère excessif ou négatif d’un désir dépend également parfois de la société dans laquelle on vit : pression sociale, jalousie, convoitise… Le seul antidote à ses sources de troubles est le contentement.

Ce contentement est accessible soit lorsque l’on obtient tout ce que l’on désire, soit lorsque l’on est capable d’apprécier ce que l’on a en se concentrant sur ses ressources.

Afin de ne plus confondre plaisir et bonheur et éviter de succomber aux plaisirs destructeurs (drogues, addictions aux jeux, sexualité débridée,…), le dalaï-lama propose de se poser une seule question avant chaque décision :

« Cela va-t-il me procurer du bonheur ? »

Cette simple question peut à elle seule nous aider dans certains choix, certains dilemmes.

De cette manière, nous mettons l’accent non plus sur ce que l’on se refuse, mais sur ce que l’on recherche, on agit ainsi pour se donner quelque chose à soi-même, et non pour s’en priver ou se le refuser.

A partir de là, plutôt que de se mettre à l’écart, on va de l’avant. Plutôt que de rejeter l’existence, on y adhère pleinement.

“Le plaisir est le début et la fin d’une vie de félicité.” Epicure lui-même a reconnu l’importance du bon sens et de la modération, en admettant que la soumission débridée au plaisir des sens pouvait au contraire parfois conduire à la souffrance.

Exercer l’esprit au bonheur

Considérer le mental comme la cause primordiale du bonheur ne suppose pas la négation des besoins physiques – se nourrir, se vêtir, avoir un toit…

Mais une fois assouvis ces besoins élémentaires, le message est clair : à quoi bon plus d’argent, de réussite, de renommée ?

Nous possédons un esprit et c’est là tout l’équipement réellement nécessaire pour vivre le bonheur ( article associé : le cerveau magicien)

L’esprit renferme des milliers de pensées ou d’états d’esprit différents. Il en est des très utiles, il faut s’en servir et les entretenir. D’autres sont “négatifs”, du moins en excès et il faut essayer de les résorber. 

Avoir conscience de ce processus d’apprentissage et d’analyse raffermit peu à peu notre détermination au changement.

La recette paraît simple, alors pourquoi tant de gens sont malheureux ? Car changer peut parfois prendre du temps, nécessite de la patience et de la persévérance ; c’est un véritable processus d’apprentissage.

Néanmoins, toute pratique se trouve facilitée par un exercice constant et régulier susceptible d’apporter changement et transformation. En mobilisant nos pensées grâce à de nouveaux modes de réflexion, nous sommes capables de changer la manière de travailler du cerveau. Il faut exercer l’esprit au bonheur.

Plus on sait par l’éducation et la connaissance ce qui mène au bien-être et ce qui est cause de souffrance, plus on sera capable d’atteindre le bonheur.

“Si la compassion, la gentillesse et l’affection vous animent, du même coup cela vous donne la clef de votre serrure intérieur et vous communiquez bien plus facilement avec les autres. La chaleur humaine permet l’ouverture. Vous découvrez que tous les êtres humains sont comme vous, tout simplement. Et il vous est bien plus facile d’instaurer une relation.”

Une conviction profonde du dalaï-lama est que chacun possède les bases pour être heureux et pour accéder à la chaleur et la compassion qui sont sources de bien-être. 

Dans nos prises de décisions, il est nécessaire de prendre conscience que le temps passe vite. De ce fait, il est utile de régulièrement s’interroger en vérifiant que nous employons convenablement le temps qui nous est imparti

C’est pourquoi tous les jours on commencera par se motiver et par se dire en toute sincérité:

“Je ne vais pas gâcher cette journée. Je vais l’employer de manière plus positive”.

Et le soir avant se se coucher on se livrera à un petit examen de conscience :

“Ai-je vécu cette journée comme je l’avais prévue”.

Si la journée s’est passée de manière adéquate, il conviendra de s’en réjouir, si ce n’est pas le cas de savoir critiquer ses actes.

Nous sommes nés avec des schémas de comportements inscrits génétiquement. Au plan mental, émotionnel et physique, nous sommes prédisposés à réagir à notre environnement, ce qui nous rend apte à la survie. Ces séries d’instructions sont encodées dans d’innombrables circuits qui se déclenchent en réaction à un événement ou une pensée donnée. 

Mais les connexions du cerveau ne sont pas statiques, pas fixées de manière irrévocable. Notre cerveau lui aussi s’adapte, notre encéphale est malléable, sans cesse en train de se modifier, de reconfigurer ces connexions en fonction d’expériences, de disciplines et d’idées inédites. 

Par le fruit de l’apprentissage, la fonction individuelle des neurones se transforme elle aussi, ce qui leur permet de mieux convoyer les signaux électriques. 

Les scientifiques appellent cette adaptation du cerveau “sa plasticité”.

Article associé : https://gammacoachinghypnose.com/le-cerveau-magicien-de-la-realite-au-plaisir-psychique-roland-jouvent

Chaque minute est précieuse, même si le futur n’offre aucune garantie, notre existence quotidienne est pleine d’espoir. C’est sur la base de l’espoir que nous construirons notre avenir. Réfléchissons à ce qui possède vraiment une valeur, à ce qui donne un sens à notre vie, et ordonnons nos priorités en conséquence.

Un nouveau modèle d’intimité

Selon la théorie de l’attachement, la menace d’être séparé des autres constitue la peur la plus profonde de l’humanité. Des chercheurs ont découvert que les individus qui sont les plus entourés et qui reçoivent donc davantage de sympathie et affection seront plus susceptibles de survivre à des problèmes de santé et moins vulnérables ; l’intimité favorise le bien-être tant sur le plan physique que moral. 

Comme j’aime le répéter au cours de mes articles et interventions : “Plus le nid est douillet, plus les ailes seront grandes pour voler”

Article associé : https://gammacoachinghypnose.com/les-vrais-besoins-de-votre-bebe-les-decouvertes-qui-revolutionnent-la-naissance-et-les-premiers-mois

L’intimité est l’un des ingrédients essentiels du bonheur, elle repose sur la volonté de nouer des liens authentiques, de s’ouvrir aux autres. Il est alors primordial d’approfondir ses liens.

Pour autant, il n’existe pas de recette miracle pour aborder efficacement les gens et réduire les risques de conflits ; tout au plus une ligne directrice consistant à aborder les autres avec un réel esprit de compassion.

Pour cela, il est utile de savoir faire preuve d’empathie, c’est-à-dire savoir se mettre à la place d’autrui (sans projeter) en renonçant temporairement à son propre point de vue pour adopter (autant que faire se peut) celui de l’autre.

De bons moyens de sympathiser avec des gens sont de les rapprocher en partageant des points communs les plus élémentaires, de comprendre et jauger le milieu dans lequel vivent les gens auxquels on a à faire, de comprendre au mieux le passé des gens. L’ouverture d’esprit et l’honnêteté sont des qualités utiles.

Quand on essaie de comprendre les problèmes relationnels, la première étape consiste à réfléchir posément sur la nature fondamentale de la relation, sur ce qui en constitue la base. 

Il existe plusieurs types de relations, mais le but est de parvenir à découvrir en profondeur la nature de l’autre et d’établir un rapport avec lui à ce niveau au lieu de le faire sur la seule base de traits superficiels.

La valeur et les effets bénéfiques de la compassion

La compassion se définit pour le dalaï-lama comme un état d’esprit non violent, non offensif, non agressif. C’est une posture mentale fondée sur le souhait de voir les autres se libérer de leurs souffrances, et qui va de paire avec le sens de l’engagement, de la responsabilité et du respect d’autrui.

De multiples chercheurs ont pu établir que participer régulièrement à des missions bénévoles par exemple, augmente nettement l’espérance de vie et probablement la vitalité en général. 

Venir en aide aux autres procure un sentiment de bonheur, apaise l’esprit, atténue la dépression.

Transformer la souffrance

Dans l’existence, personne n’échappe à la douleur, la souffrance fait partie inhérente de la vie. 

Dès que l’on prend la peine de se confronter directement à sa souffrance, on se met en position d’évaluer la profondeur et la nature du problème. 

Se confronter aux problèmes plutôt que de les ignorer nous place en position de les aborder, autrement dit, l’on passe d’un statut de victime à celui d’acteur. 

Savoir transformer notre attitude devant la souffrance pour mieux la tolérer, voilà qui peut grandement aider à neutraliser la tristesse qui s’éternise, l’insatisfaction ou le mécontentement régulier. 

Vouloir éviter à tout prix la souffrance au contraire envenime singulièrement les choses. Accepter que la souffrance fasse partie de l’existence permet sans aucun doute de mieux supporter l’adversité.

Selon la pensée bouddhiste, les racines de la souffrance (« les 3 poisons de l’esprit ») sont l’ignorance, le désir sans frein et l’aversion.

Mais dans cette pensée, de quelle manière supporter une grande perte par exemple ? La meilleure façon de se souvenir de l’être cher qui est mort, de préserver sa mémoire, de se souvenir de lui, c’est de veiller à accomplir ses souhaits. Si l’anxiété vous gagne, pensez aux autres personnes qui vivent des tragédies similaires voire pires encore, vous ne vous sentirez plus isolé, et cela vous apportera un certain réconfort.

Enfin, le dalaï-lama évoque en ces termes, notre propension à envenimer notre souffrance : « A l’évidence vouloir s’affranchir de la souffrance est le corollaire du désir d’être heureux. Mais tant que nous verrons dans la souffrance un état contre nature nous n’en débusquerons jamais les causes. »

La souffrance que l’on se crée

Concernant notre comportement face à la souffrance, le dalaï-lama considère que « c’est souvent en alimentant de nous-même les émotions négatives que nous les aggravons et que souvent nous aggravons notre douleur et notre souffrance en prenant les choses trop à cœur. »

L’examen attentif, honnête et impartial d’une situation donnée met en évidence notre part de responsabilité. Fréquemment notre mouvement naturel consiste à attribuer l’origine de nos problèmes à des causes extérieures. Qui plus est, nous recherchons une cause unique pour essayer ensuite de nous exonérer de toute responsabilité.

Avant d’envenimer une situation, il est utile de transformer notre vision des choses et d’essayer de considérer l’incident sous un autre angle pour sortir du schéma qui alimente en nous ce sentiment.

Reconnaître ses torts sincèrement peut aider à rectifier ses erreurs et à se corriger.

La culpabilité survient quand on se convainc d’avoir commis une erreur irréparable et nous torture si l’on pense que notre problème restera permanent. 

La vie est changement. 

Plus on refuse d’accepter ce fait, plus on résiste aux changements naturels de l’existence, plus on perpétue sa souffrance. Admettre que le changement est inévitable nous évite alors bon nombre d’angoisses.

Changer de perspective

En s’exerçant à varier sa vision des choses on saura mettre à profit certaines expériences, certaines tragédies pour acquérir une plus grande sérénité d’esprit. Il ne faut jamais oublier que chaque évènement possède plusieurs facettes, quand une porte se ferme, une autre s’ouvre. 

Parfois au moindre écueil, on rétrécit sa vision, toute l’attention se concentre sur les préoccupations.

Le dalaï-lama propose même de se permettre de voir l’ennemi autrement.

Pour lui, les ennemis jouent un rôle crucial. Pour accéder pleinement à l’amour et à la compassion, il est indispensable de pratiquer la patience et la tolérance. C’est pourquoi il faut s’efforcer de saisir la haine d’un ennemi comme une chance de raffermir notre patience et notre tolérance et de traiter nos ennemis avec la plus grande attention en raison des opportunités qu’ils nous offrent de mûrir.

L’esprit souple

Vous l’aurez certainement compris, la souplesse d’esprit nourrit cette fameuse faculté humaine qui nous permet de changer de perspective, d’élargir notre vision des choses et d’intégrer de nouveaux points de vue.

Chercher à conserver et travailler cette ouverture d’esprit, cette aptitude à regarder l’ampleur du monde permet de distinguer ce qui est important dans la vie de ce qui ne l’est pas.

Un esprit souple aide à aborder les problèmes sous plusieurs angles et à l’inverse considérer les problèmes sous plusieurs angles revient en quelque sorte à exercer l’esprit à la flexibilité. 

Sur l’échelle de l’évolution, ce sont les espèces les plus adaptables aux mutations de l’environnement qui ont survécu et prospéré. 

Amener le changement

Selon dalaï-lama, le changement passe par les 5 étapes suivantes : 

L’apprentissage, la conviction, la détermination, l’action et l’effort.

L’apprentissage et l’éducation aident à prendre conscience des informations pour se convaincre de la nécessité du changement et renforcent l’engagement en ce sens. Ensuite, la conviction de la nécessité du changement se transforme en détermination, puis la détermination en action. 

Etre fermement déterminé permet de soutenir l’effort nécessaire à de réels changements.

Supposons que vous essayez d’arrêter de fumer. D’abord il faut avoir conscience que fumer est nocif pour l’organisme. Vous devez vous éduquer en ce sens. L’information et l’éducation du public sur les effets nocifs du tabac ont modifié, je le crois, le comportement des gens, grâce à l’information, il y a moins de fumeurs dans les pays occidentaux qu’en Chine communiste. 

Mais le seul apprentissage ne saurait suffire

Il faut renforcer cette prise de conscience jusqu’à ce qu’elle débouche sur la ferme conviction de la nocivité du tabac. Voilà qui renforce la détermination au changement.

En fin de compte, il faut faire l’effort de prendre de nouvelles habitudes. C’est ainsi, en toute chose, quel que soit le domaine, que prennent place le changement et la mutation intérieure.

Quel que soit le comportement à modifier, quel que soit l’acte vers lequel vous voulez faire converger vos efforts, il faut commencer par affirmer une volonté, un fort désir d’y parvenir. Il s’agit d’être enthousiaste.

Le sentiment de l’urgence est aussi un élément-clé. Ce sentiment d’urgence peut donc constituer un élément vital du changement et communiquer une incroyable énergie. 

En un jour, nous pouvons ne plus être là et de cette connaissance là vous pouvez prendre conscience de l’impermanence de la vie pour vous dire que chaque instant est précieux et que nous devons en user au mieux. A cela s’ajoute la conscience de notre corps, du caractère précieux de l’existence ainsi que de ce potentiel intérieur qui doit nous inspirer de faire un usage positif de celui-ci.

Pour réussir, il ne faut pas relâcher son effort, comprendre qu’aucun changement ne survient du jour au lendemain. La détermination, l’effort et le temps sont les réels secrets du bonheur.

Si certains suggèrent que les émotions négatives, telles la haine, la colère ou la convoitise, font naturellement parties de l’esprit humain et donc qu’il n’y aurait pas moyen de modifier ses états mentaux ; le dalaï-lama lui est formel, ils ont tort ! L’être humain est né dans un état d’ignorance tout à fait naturel. Ainsi, en grandissant, grâce à l’éducation et aux apprentissages, nous sommes en mesure de repousser l’ignorance et d’acquérir la connaissance.

Par analogie, un exercice approprié permettra de réduire graduellement les émotions négatives et de renforcer les états d’esprit positifs : l’amour, la compassion et l’indulgence.

Face à la peur et à la colère

Toutes les dispositions mentales négatives agissent comme des obstacles au bonheur,  les blocages les plus puissants à la compassion et à l’altruisme sont la colère, la rage, l’hostilité. 

Le dalaï-lama nous explique qu’il existe 2 sortes de colère :

Celle due à une motivation bien particulière peut être positive, en créant une forme d’énergie, elle peut forcer à agir sans délai et de manière décisive. Mais il s’agit d’une énergie aveugle rendant l’issue incertaine.

Et puis il y a celle qui conduit à la rancune et à la haine

Là, il ne peut jamais rien en sortir de positif ; la haine ne produit aucun bienfait.

Il est alors nécessaire de cultiver activement les antidotes que sont la patience et la tolérance.

Pour ce faire, il faut de l’enthousiasme et désirer fortement combattre ces émotions négatives

Il affirme qu’une colère ou une haine neutralise le meilleur de l’intellect.

La capacité de jugement devient inopérante.

La haine transforme l’individu et le rend repoussant y compris physiquement avec le visage qui se déforme et s’enlaidit

Elle s’accompagne de la perte de sommeil ou d’appétit avec un surcroît de tension

Afin de lutter contre, il faut faire du préventif en cultivant le contentement intérieur et la sérénité au quotidien. Quand la colère arrive, il faut la défier activement, l’analyser logiquement. Refaire ensuite le cheminement de pensée qui a pu la déclencher contribue à la dissiper.

En Occident, réagir par la patience et la tolérance quand on nous cause activement du tort passe pour de la faiblesse ou de la passivité. 

Pour le dalaï-lama, au contraire, réagir de la sorte suppose d’avoir de la retenue ce qui est l’apanage d’un esprit fort et discipliné.

Petit bémol cela dit à ajouter, l’impatience n’est pas forcément mauvaise, elle peut inciter à agir pour que les choses se fassent. L’excès de patience quant à lui ralentit.

Face à l’angoisse, s’aimer soi-même

Le cerveau humain est équipé d’un système élaboré conçu pour enregistrer la peur et l’inquiétude. Il nous mobilise pour que nous réagissions au danger. 

Mais l’inquiétude et l’angoisse excessives peuvent avoir des effets dévastateurs sur le mental et le physique.

L’anxiété peut porter atteinte au jugement, accroître l’irritabilité et entraver l’efficacité, elle peut aussi générer des problèmes physiologiques.

Face à cela, le dalaï-lama nous invite à nous répéter ceci :

« Si cette situation ou ces problèmes sont tels que je ne puis y remédier, alors cela ne sert à rien de s’en soucier. Il est plus raisonnable de dépenser son énergie à trouver une solution qu’à se faire du souci. Si il n’y a pas d’issue, pas de solution, cela ne sert à rien de se faire du souci puisque de toute façon vous ne pouvez rien n’y faire ».

Il nous apprend que l’honnêteté est aussi un antidote, notamment face à la mauvaise opinion de soi-même ou à l’excès de confiance en soi.Le manque de confiance en soi inhibe nos efforts pour aller de l’avant, l’excès de confiance sera tout aussi périlleux.

La conscience de sa propre valeur peut être une arme puissante contre le doute et le manque de confiance en soi. Les gens qui ont une vision exacte et réaliste d’eux-mêmes ont tendance à mieux s’aimer et sont plus confiants que ceux qui se connaissent mal ou faussement.

Comment mener une vie spirituelle : quelques réflexions

Dans un dernier chapitre, le dalaï-lama met un terme à sa définition d’une vie heureuse avec la dimension spirituelle.

De récentes études paraissent confirmer que la foi contribue de façon substantielle au bonheur, et attestent que les gens qui sont animés d’une foi quelle qu’elle soit se sentent en général plus heureux que les athées.

Selon le Dalaï-Lama, la spiritualité repose en premier niveau sur nos convictions religieuses. C’est là notre plus grande liberté:

“Si nous voulons croire (en une religion), à la bonne heure ! Sinon c’est tout aussi bien !”

En revanche, le dalaï-lama considère un second niveau de spiritualité, cette fois plus important que le premier. Il appelle cela, la spiritualité élémentaire. 

Il s’agit des qualités humaines essentielles que sont la bonté, la gentillesse, la compassion et le souci des autres.

Selon lui, la vraie spiritualité est une attitude mentale que nous pouvons pratiquer à tout moment. 

La discipline intérieure est la base de la vie spirituelle, c’est la méthode fondamentale qui permet d’atteindre le bonheur. La pratique de la discipline intérieure comporte des méditations qui visent à donner à l’esprit sa stabilité et à atteindre la sérénité.

Conclusion 

Derrière ces mots et ces pages, souvent assez redondants (c’est un peu pour moi le défaut majeur du livre) le dalaï-lama nous offre une recette du bonheur argumentée et accompagnée d’études scientifiques.

J’ai particulièrement aimé les remarques et réflexions du psychiatre ainsi que certaines méthodes concrètes à appliquer au quotidien.

Cet ouvrage peut à mon sens nous aider amplement dans nos décisions de changement et dans la mise en œuvre d’un nouveau système de pensées bien plus discipliné et vertueux

Je rejoins pleinement les propos du maître lorsqu’il nous enseigne que le bonheur est un art que nous devons cultiver et entretenir chaque jour grâce à l’ouverture et la souplesse d’esprit.

J’ai également beaucoup apprécié les liens qu’il est aisé de faire avec la philosophie occidentale, dans certaines pages j’ai bien reconnu certaines idées de Spinoza, Saint-Augustin ou encore Epicure.

Cela dit, j’ai encore beaucoup de mal avec ces notions à mon sens bien trop binaires du bien et du mal ainsi que la classification formelle d’émotion positive et négative, même si j’adhère au fond du message.

En tout cas, j’ai pris un grand plaisir à lire ce livre que je peux, au final, vous recommander.

Gammacurta Sylvain hypnose.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *