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Psychologie de la connerie

Psychologie de la connerie
Psychologie de la connerie

 Sous la direction du journaliste et psychologue Jean-François Marmion l’ouvrage au titre explicite : Psychologie de la connerie (éditions Sciences humaines) recueille des analyses de différents acteurs tel des psychiatres, psychologues, neurologues, sociologue, professeurs de communication, philosophes et écrivains… Parmi eux notamment on relève les excellentes contributions de  Boris Cyrulnik, Antonio Damasio, Daniel Kahneman, Edgar Morin et bien d’autres…

La connerie et le con, définition et analyse de la psychologie de la connerie

L’objectif de ce livre est de mieux comprendre la connerie pour mieux la combattre, même si l’être humain semble vaincu d’avance. Il en devient un véritable révélateur des diverses incohérences de notre société actuelle.

« Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée » écrivait le philosophe Descartes. Et la connerie, alors ?

Avant toute chose, l’entrée en matière d’Edgar Morin me parait hautement pertinente :

« Juger la connerie des autres supposerait qu’on est soi-même dénué de toute connerie. Donc, son usage doit inciter à l’auto-examen préalable. »

C’est un fait, les conneries, chacun de nous en voit, en entend, en pense, en lit et en dit chaque jour, personne n’y est vacciné.

Néanmoins, le con, le gros con, le connard, lui reste totalement persuadé qu’il demeure le seul borgne dans un monde d’aveugle. Pire, il ne manquera pas de vous condamner sans appel et rayer vos opinions avec une arrogance injustifiée. Le comble du con est qu’il est parfois intelligent et cultivé mais a le chic pour transformer sa grille de lecture en barreaux de cage dont il ne peut sortir et voudrait voir les autres s’y enfermer.

Le con peut être méchant, et jouir de sa connerie, en persistant dans l’erreur. Car, le con c’est toujours l’autre !

« Le doute rend fou, la certitude rend con ».

L’ignorance n’est donc pas une connerie, loin de là , c’est un puissant moteur de la connaissance, le problème c’est l’illusion de connaissance et l’incapacité à les remettre en cause.

Le con a souvent un panel énorme de croyances négatives sur la nature humaine et ses motivations, en particulier sur des groupes de personnes qu’il ne connait pas ou peu et qu’il se délecte de descendre au travers d’un jugement que l’on peut qualifier de méfiance cynique. ( « Les xxx , tous des pourris; les hypnotiseurs, les psys, les … tous des charlatans !)

Il est donc nécessaire de bien faire la différence entre la connerie dont nous sommes tous victimes et la connerie obstinée, celle qui parle vide mais s’étale sans vergogne, pleine d’elle-même.

De la théorie du complot, aux réseaux sociaux, tout l’éventail de la connerie humaine est balayée et permet d’étudier un spectre de la connerie particulièrement large car comme le disait Einstein :

 « Il n’existe que deux choses infinies: l’univers et la bêtise humaine mais pour l’univers je n’ai pas de certitude absolue. »

Les réseaux sociaux d’ailleurs sont assez souvent remis sur le tapis , définis comme l’ère de la « post vérité » et de la foutaise, ils sont très souvent à l’origine d’un type de discours ou de pensée dans lequel une bonne partie de la population ne se soucie plus de savoir si ce qui est dit est avéré mais où seul compte l’effet produit. Cette bêtise acharnée, nous le retrouvons d’ailleurs au service des stratégies politiques et de propagandes où l’excès de raison et de certitude fait souvent sont petit effet…

Le jugement d’autrui transforme d’une façon ou d’une autre notre perception et parfois l’aberration sociale devient vérité… Nous sommes des êtres sociaux, des moutons comme certains aiment dire et par souci de conformisme nous sommes prêts à nier ce que nous percevons. (Les études sous IRM* prouve que ce n’est pas la partie du cerveau spécialisée dans le traitement des conflits cognitifs qui s’active, mais celle de la perception spatiale.)

Moralité : l’erreur n’est pas une opinion superficielle, elle transforme notre perception même de la réalité.

François Jost, professeur émérite en sciences de l’information et de la communication à la Sorbonne nous livre une analyse brillante aux sujets des réseaux. L’image est au centre de toute médiation sociale, les commentaires donnant la possibilité de juger, la mise en spectacle et le besoin de célébrité pour exister contribue à l’hypertrophie la méchanceté et la connerie des foules même si l’être humain n’a pas attendu internet pour pratiquer.

Les biais cognitifs et heuristiques présentés dans psychologie de la connerie

« Les erreurs systématiques maintiennent chez les personnes leurs croyances de base en dépit de la présence d’éléments concrets contradictoires »A.T. Beck

La « Psychologie de la connerie » est une véritable mine d’informations, avec des exemples concrets à la clef concernant les biais cognitifs.

La plupart du temps, nous raisonnons dans un but pratique, présupposé par l’expérience, la volonté, les jugements… Ces biais ou erreurs de raisonnement et heuristiques (déduction automatique et approximative mais pas forcément fausse) sont utiles mais nous condamnent souvent à l’erreur face à la complexité.

Parmi les exemples, divers auteurs de « Psychologie de la connerie » nous exposent :

  • L’heuristique de disponibilité = L’événement le plus bruyant sera retenu (on ne parle pas des trains qui arrivent à l’heure).
  • L’aversion à la perte = Un « tient » vaut mieux qu’un « tu perdras ».
  • Biais de complaisance : Si je réussis c’est que je suis bon, si j’échoue c’est la faute des autres ou des circonstances.
  • Illusion de causalité : Notre cerveau adore se raconter des histoires ! Il rebute à imaginer que des événements peuvent être corrélés par hasard. Cet attachement aux histoires et à la causalité explique en partie la popularité des thèses conspirationnistes qui savent si bien donner un sens compréhensible et en apparence rationnel à ce qui ne l’est pas forcément. Exemple : Plus d’internet et plus d’autisme = Internet rend autiste.
  • Effet de halo : Reconnaître une qualité à quelqu’un prédispose à lui en attribuer pleins d’autres… ( Il est beau donc il est sympa.)
  • L’heuristique de représentativité : Ce biais revient à se baser sur une représentation de la réalité ou sur des stéréotypes (étiquetage) plutôt que sur une analyse statistique ou à généraliser à partir de cas particuliers ou d’exemples individualisant, sans se baser sur un raisonnement logique et probabiliste. (Si Jean est sage et porte des lunettes on aura tendance à l’imaginer être le premier de la classe).
  • Le biais de confirmation : Nous avons tendance à retenir ce qui confirme notre vision du monde et minimisons ou nions ce qui pourrait montrer qu’elle est fausse. Voila pourquoi il est extrêmement difficile et épuisant de convaincre un con. (Article associé un monde de croyances : https://gammacoachinghypnose.com/nos-croyances-influencent-nos-vies)
  • Biais rétrospectif : Nous avons tendance à dire d’une situation, après le résultat évidement, « j’en étais certain, je le savais. »
  • Biais d‘immunité, d’impunité, d’auto-optimisme : Nous vivons comme une personne à part, différente des autres « Si vous êtes comme la plupart des gens, vous ne savez pas que vous êtes comme la plupart des gens. » Daniel Todd
  • etc…

Pour en savoir plus sur les biais cognitifs : https://tcc.apprendre-la-psychologie.fr/biais-cognitifs.html

Conclusion

Pour conclure, « Psychologie de la connerie », bien que parsemée de beaucoup d’humour et d’auto-dérision constitue une approche sérieuse, intelligente et érudite de la connerie en réunissant une mine d’informations dans divers milieux d’études, c’est aussi un plaidoyer à l’ouverture d’esprit et une invitation à la non-suffisance intellectuelle !

J’ai pris énormément de plaisir à lire ce livre, tant celui-ci contribue à mon sens à lutter contre l’obscurantisme et aide d’autant plus à développer son esprit critique.

Certains contributeurs n’hésitent pas à dénoncer certains fondements de la recherche scientifique qui pourtant est souvent accepter à tord comme vérité absolue. L’erreur est humaine mais nous lui devons énormément, c’est elle qui forge notre humanité. Et si on a tendance à dire qu’on ne parle pas aux cons car ça les instruit, cet ouvrage prouve que l’on peut écrire sur eux et s’instruire encore plus sans aucun problème !

https://gammacoachinghypnose.com/ Sylvain Gammacurta , Psychopraticien, coach, hypnothérapeute. 


Vidéo Jean-François Marmion présente son livre Psychologie de la connerie dans la Grande Librairie sur France 5 :

*2005 , Grégory Berns, université Emery d’Atlanta.

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