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L’estime de soi

Qu’est-ce que l’estime de soi ?

L’estime de soi est un concept mis en avant par William James dans les années 1890. L’estime de soi représente le rapport intime que nous entretenons avec nous-même. Elle constitue une donnée primordiale du fondement de la personnalité, placée au carrefour des trois composantes essentielles du Soi : comportementale, cognitive et émotionnelle.

Des approches complémentaires, plus ancrées dans la théorie du « soi-miroir » de C.H. Cooley , considère, non seulement, l’estime de soi comme un « regard-jugement«  mais aussi comme une anticipation ou « une estimation de l’évaluation d’autrui ».

L’estime de soi répond globalement à trois questions : Comment je me vois ? Comment je me juge ? Comment je me traite ?

Nos réponses à ces trois questions expliquent la plupart des variations subjectives de l’estime de soi, d’une personne à l’autre, mais aussi d’un moment à l’autre de notre vie. Le regard sur soi peut se focaliser sur nos forces ou nos faiblesses, ne voir que nos qualités ou que nos défauts, deux manières de se fourvoyer sur sa propre personne !

Mais pour la plupart d’entre nous, ce regard sur nous-même n’est jamais impartial, il ressemble davantage à un jugement de valeur qui aboutit à un bilan plus affectif que objectif. Il apparaît donc comme nécessaire d’apprendre à avoir conscience de ces jugements, ces pensées qu’ils engendrent afin d’adopter recul et discernement envers eux.

Être en amitié avec soi-même


« Être en amitié avec soi-même » est une expression empruntée à Michel de Montaigne, qui déjà à l’époque avait perçu la notion cruciale que constitue l’estime de soi.

L’idée de cultiver une bienveillance envers soi-même, comme le soulignait le philosophe, revêt en effet une importance fondamentale. Dans notre quête perpétuelle d’amélioration, il est naturel de vouloir développer nos compétences, d’approfondir nos connaissances et même de soigner notre apparence. Cependant, il est important de reconnaître les dangers qui nous guettent avec cette injonction trop souvent entendue d’être « la meilleure version de nous-même », en particulier lorsque nous nous infligeons, consciemment ou inconsciemment des punitions pour nos échecs, lorsque nous nous livrons à des autocritiques incessantes et démesurées, ou encore lorsque nous nous replions sur nous-même en adoptant des comportements auto-saboteurs. En sommes, construire une bonne estime de soi, c’est faire preuve à la fois d’exigence et de bienveillance à son égard.

Plutôt que de nous maltraiter, il paraît préférable de cultiver l’autocompassion et la bienveillance envers nous-même. Cela implique de respecter nos propres souffrances et nos limites, tout en gardant à l’esprit que cela ne signifie pas renoncer à l’action ou au changement. En effet, c’est en adoptant cette approche que nous pouvons véritablement élever et stabiliser notre estime personnelle. En fin de compte, c’est en cultivant une relation amicale avec nous-même que nous pourrons véritablement trouver l’épanouissement et le bonheur.

Ces croyances qui influent sur l’estime

Pour beaucoup, l’estime de soi est initialement considérée comme un indicateur social, reflétant le sentiment de sa propre valeur dans la société, notamment en termes d’acceptation et d’appréciation. En règle générale, plus nous nous sentons ou croyons appréciés par les autres, plus notre estime de nous-même augmente, et inversement.

Dans « la théorie du sociomètre » avancée par Downs, l’estime de soi est conceptualisée comme un « moniteur de la probabilité d’acceptation ou d’exclusion sociale », où le niveau d’acceptation ou non par les autres, réel ou ressenti, influe sur l’estime de soi. Dans cette perspective, l’estime de soi s’établit à travers l’image que renvoient les autres, fondement de certaines croyances vis-à -vis de nous-même.

A noter que certains comportements ou certaines suggestions aux intentions généralement louables peuvent nuire à l’estime de quelqu’un, en particulier chez les enfants. Par exemple, surprotéger un enfant, en éliminant systématiquement les obstacles et les difficultés de sa vie, lui ôtent la possibilité d’apprendre à surmonter les épreuves et à développer sa confiance en ses propres capacités. La critique permanente, la création de culpabilité et les messages du type « tu peux mieux faire » ou encore « tu as des capacités que tu n’exploites pas », quand ils sont répétés trop souvent peuvent en réalité s’avérer néfastes. Se concentrer uniquement sur ce qu’il peut améliorer peut donner l’impression à l’enfant qu’il n’est jamais assez bon.

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Les commentaires du type « peut mieux faire » impliquent souvent une norme de perfection implicite, ce qui peut parfois mettre une pression excessive sur l’enfant pour atteindre des standards irréalistes. Cela peut entraîner un sentiment d’insatisfaction permanente et ainsi une faible estime de soi lorsque l’enfant se sent incapable de répondre à ces attentes élevées.

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Estime instable ou « de façade »

Certains psychiatres notent également que de nombreuses personnes présentant une haute estime de soi exhibent en réalité des traits narcissiques. Elles manifestent une estime de soi instable, blâmant les autres ou les circonstances pour leurs échecs, et sont incapables de supporter la moindre critique. En effet, une autre caractéristique cruciale d’une « véritable et authentique estime de soi » est sa stabilité face à l’adversité et non une simple façade pouvant s’écrouler à tout moment.

L’estime de soi instable témoigne d’un besoin démesuré de reconnaissance, mais aussi et parfois d’une incertitude quant à cette valeur, ce qui pousse à la fois à se convaincre et à convaincre les autres.

Il est donc important de ne pas réduire l’estime de soi à la simple performance ou à la réalisation d’objectifs spécifiques. Son cœur, selon moi, réside plutôt dans notre capacité à progresser tout en nous traitant avec gentillesse, indulgence et compassion. Dans notre société moderne, où les encouragements à l’égoïsme, la surproductivité et au narcissisme s’avèrent par moment prédominants, comme le souligne intelligemment le Dr. Christophe André dans son ouvrage « S’éstimer et s’oublier » il est d’autant plus essentiel de rappeler l’importance de savoir s’oublier.

Estime et confiance

La confiance en soi ne peut pleinement s’épanouir sans une estime de soi solide, qui représente la valeur que nous nous accordons. Cette valeur est étroitement liée à notre narcissisme, c’est-à-dire à l’affection que nous portons à notre propre personne. Le concept du « narcissisme » est crucial et dépasse la simple admiration excessive de soi ou les traits pathologiques du narcissisme pervers. En réalité, il constitue la reconnaissance de qui nous sommes et ainsi le fondement de notre identité.

Cette reconnaissance de soi, émerge également de nos interactions et rapports avec autrui. En tant qu’êtres sociaux, notre lien à l’autre est indispensable à notre survie dès notre plus jeune âge. Ainsi, la confiance en soi se construit à travers la relation avec nous-même mais aussi avec les autres. Notre confiance se forme et se renforce grâce aux un échanges constant entre les influences extérieures et notre propre estime de nous-même. Pour cela, il est crucial que cette confiance repose également sur un sentiment de sécurité intérieure nous permettant d’interagir avec le monde sans crainte ou pression excessive.

A noter qu’un environnement non sécurisant pour diverses raisons (sociale, économique, psychique, éducative …) peut compromettre cette sécurité intérieure dès notre plus jeune âge. Cependant, cette sensation de sécurité peut heureusement évoluer au fil de la vie grâce aux rencontres, au travail sur soi et aux événements que nous affrontons et dépassons. Se sentir en sécurité se confond avec la confiance que nous avons en nos propres capacités à réagir et à agir face aux défis, ainsi qu’avec la confiance que nous accordons aux autres dans nos relations. C’est donc un processus dynamique qui mêle nos expériences, ou plutôt l’interprétation que nous en faisons au fil du temps avec le regard que nous portons sur nous-même.

Savoir s’oublier

Les personnes capables de porter un regard stable et équilibré sur elles-mêmes, un regard lucide et bienveillant sur leurs qualités, leurs défauts, sont plus aptes à se sentir libérées de la peur du regard des autres, des notions de performance sociale, des injonctions à la réussite. Leurs exigences de progrès personnels existent mais ne sont pas tyranniques. Toute tentative d’être « parfait » physiquement, intellectuellement, relationnellement est une forme de défense stressante par rapport aux peurs de ne pas être estimé par autrui.

S’estimer ce n’est en rien croire qu’on n’a plus besoin des autres, loin de là. C’est davantage adopter un « juste » lien avec ceux qui nous entourent. Nous ne pouvons pas nous passer d’autrui, les relations épanouies sont essentielles, mais nous n’avons pas besoin d’être toujours admirés, même si cela reste agréable. En revanche, nous avons tous besoin d’être aimés, appréciés et d’avoir une place auprès des autres.

Comme le précise Christophe André, l’estime doit redevenir une dimension spontanée, naturelle, vivifiante. Et à laquelle on ne songe pas sans cesse. Quelque chose qui est là pour nous aider à vivre, mais sur lequel on ne doit pas avoir à se focaliser. Simplement, y revenir de temps en temps, avant de s’oublier et retourner vers plus intéressant encore que nous-même : le monde et la vie.

Cette capacité à s’oublier, c’est à dire mettre de côté ses préoccupations personnelles et à se tourner vers les autres favorise un sentiment d’accomplissement et de connexion avec le monde qui nous entoure. En se concentrant régulièrement sur les besoins et les bienfaits des autres, nous sommes souvent capables de trouver un équilibre intérieur et de renforcer notre estime de soi. Cette capacité à sortir de soi-même permet également de développer un sentiment de générosité, d’empathie et de gratitude, qui sont des facteurs importants dans la construction d’une estime de soi saine et durable.

En fin de compte, savoir s’oublier pour s’estimer ne signifie pas renoncer à soi-même, mais plutôt trouver un équilibre flexible entre l’attention portée à nos propres besoins et celle que nous accordons aux autres.

Si vous rencontrez des problématiques liées à l’estime de vous-même n’hésitez pas à en parler avec un professionnel compétant. L’hypnose s’avère être une méthode probante afin d’améliorer ce point fondamental de notre construction. Pour plus d’infos : https://gammacoachinghypnose.com/hypnotherapie

Sylvain Gammacurta

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