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Les écrans représentent-ils un danger pour nos enfants

Ne pas diaboliser les écrans

Qu’on le veuille ou non, les écrans font partie intégrante de notre société moderne. C’est pourquoi cet article se voudra le plus sincère et sourcé possible se dédouanant de tout intérêt économique de certains « experts » clairement manipulés par les lobbys/ conflits d’intérêts ou encore biaisé par ma propre opinion subjective. Il m’apparait alors juste dans un premiers temps de ne pas diaboliser les écrans, la télévision ou les jeux vidéo.

Pour éviter d’être cataloguer dans le même sac que les « alarmistes digitaux », il est important à mon sens de ne pas négliger la puissance pédagogique, sociale et ludique que constitue ces technologies. L’utilisation des médias numériques et sociaux d’une certaine façon stimule l’apprentissage ainsi que l’exposition à de nouvelles idées et des connaissances innombrables. Les médias peuvent aider à améliorer l’alphabétisation et les savoirs tout comme les jeux vidéo peuvent contribuer à alimenter une certaine flexibilité.

Il semblerait selon certaines études et publications* que les jeux vidéo peuvent être bénéfiques en invitant à réaliser des taches multiples, en travaillant les reflexes, les réflexions déductives, en améliorant la coordination entre les mains et les yeux, l’attention simultanée, la prise de décision rapide et en renforçant la motricité et le repérage spatial.*  Certains jeux de plus en plus complexes, demandent de faire preuve d’ingéniosité, notamment lorsqu’ils doivent trouver plusieurs façons de mener à bien une même tâche.

(Il est important néanmoins de ne pas tomber dans les mythes et l’exagération vraisemblable que certains se sont autorisés à formuler autours de cela car toutes activités répétitives modifie tant sur la structure et l’architecture cérébrale, autrement dit, ces résultats aurait très bien pu être également relever sur d’autres type d’activités. C’est le propre de la plasticité cérébrale.)

Chez les petits comme chez les grands, comme beaucoup de choses, les écrans s’avèrent offrir de nombreux avantages pour les enfants, tout dépend donc de la manière de les utiliser. Je dis souvent aux parents que ce n’est pas l’écran qui est mauvais en soi mais l’usage que nous en faisons ! Il est donc fondamental de prendre en compte l’intensité de l’usage et la qualité des contenus, cela selon l’âge et l’évolution de l’enfant.

Des contenus plus importants que le temps d’écran ?

Aujourd’hui les études et constat restent relativement approximatif et bancal, sans parler des conclusions interprétatives emplies de corrélation sophistique. Affirmer aujourd’hui que les écrans y compris les TICE (technologie de l’information et la communication pour l’enseignement) sont positifs pour les enfants est au mieux une erreur, au pire un mensonge.

Il faut être très précautionneux quant à des conclusions définitives sur les écrans . « Une des explications possible [à la modification du cerveau] est qu’un retard d’apprentissage du langage conduit à utiliser davantage les écrans plutôt que l’inverse », suggère dans Newsweek Daniel R. Anderson, professeur en sciences cognitives à l’université du Massachusetts. Surtout, le type d’activité devant les écrans serait un facteur bien plus déterminant que la durée.

En effet, jouer à des jeux éducatifs ou des jeux interactifs ne sollicite pas le cerveau de la même façon que regarder passivement un dessin animé. Une méta-étude publiée dans JAMA Pediatrics n’a ainsi trouvé aucune association entre le temps passé sur écran et les performances scolaires en générale. En revanche, la télévision et les jeux vidéo semblent bien entraîner de moins bons résultats en mathématiques et en langage. Quant à la modification du cerveau, il est quasi impossible d’interpréter des scanners de façon certaine.

Il existe d’énormes différences individuelles dans sa structure, et les connexions se créent ou se défont en permanence.

Les réseaux sociaux

Chez les adolescents les risques liés aux réseaux sociaux existent, inutile également de diaboliser ces outils qui offrent aux jeunes une certaine liberté ainsi que la possibilité de créer du lien avec les autres. Se créer un réseau, s’intéresser aux débats de société, à l’information, développer sa créativité, et ses propres opinions est important pour prendre place dans la société… tout n’est pas mauvais ou nuisible au développement de l’adolescent ! 

En revanche quelques règles simples existent pour éviter les dérives. Il est possible de créer un compte en mode privé ou bien choisir ses amis pour éviter de recevoir des photos non désirées. Et bien évidemment la supervision des parents est essentielle pour aider l’enfant à mieux cerner les enjeux et danger du monde virtuel ! Très important également, il faut savoir que les contenus « à risque » (banalisation sexuels, tabagiques, alcool, drogues, violences…) prolifèrent sur le net et ces informations construisent inconsciemment ce qui représente la « norme » pour les ados : surveiller et communiquer est alors essentiel pour les inciter à prendre du recul également sur l’information.

Article associé : Le problème des informations diffusées sur les réseaux sociaux – Sylvain Gammacurta – Hypnotherapeute (gammacoachinghypnose.com)

Les effets pernicieux des écrans

Pourtant, les effets négatifs du « tout numérique » sont bien réels sur la santé, notamment sur le sommeil, l’attention, le comportement et l’apprentissage (sans parler des effets sur la vue). La consommation récréative du numérique par les nouvelles générations est astronomique et se n’est pas sans conséquence.

Entre 2 et 6 ans, c’est l’âge où émerge l’intelligence représentative et symbolique. C’est l’âge du dessin et des jeux où l’on joue à faire semblant, où l’on rêve et construit son imagination.

Néanmoins un enfant de moins de 6 ans ne devrait pas être tout seul, sans accompagnement, devant un écran interactif comme une tablette. Si un enfant utilise un écran tout seul, sans limite ni accompagnement, il va être facilement excité ou absorbé complétement. Or, l’excitation devient vite compulsive et accapare toute l’attention, ce qui va altérer, sur le court et le long terme, sa capacité de concentration. De la même façon, un écran constant en toile de fond comme la télévision perturbe fortement les capacité d’attention et de socialisation.

Même si les études restent assez floues à ce sujet, on relève néanmoins un possible retard du langage, des difficultés de graphisme et d’impulsivité… L’enfant à besoin qu’on lui parle et que l’on interagisse avec lui. Bon nombres d’études monte que la consommation d’écrans interfère fortement avec le développement du langage. Par exemple, chez les enfants de 18 mois, chaque demi-heure supplémentaire passé sur un appareil mobile multiplié par presque 2.5 la probabilité d’observé un retard de langage.

Selon bon nombre de psychiatres et psychologues les écrans n’apportent rien au développement du petit de 0 à 3 ans. En effet, la puissance structurante est très largement inferieur à d’autres milieu de vie « standard ».

« A cette période, l’activité cérébrale est intense. L’enfant doit profiter des fenêtres d’opportunité qui lui sont offertes à cet âge pour développer quatre compétences : le langage (qui s’apprend en communiquant grâce à l’interaction avec les proches), la capacité à déchiffrer les mimiques (pour comprendre son environnement et ne pas en avoir peur), l’attention/ concentration et enfin la motricité et la motricité fine. S’il passe du temps sur les écrans au lieu de profiter de ces fenêtres d’opportunité, ces apprentissages seront ensuite plus longs et compliqués« . Ensuite, quand l’enfant grandit, « ce ne sont pas tant les écrans en eux-mêmes qui sont nocifs mais le temps passé devant« , souligne le psychiatre Serge Tisseron.

Les écrans peuvent perturber le sommeil de l’enfant et toutes les problématiques associées via ce manque (obésité, système immunitaire etc…). L’écran émet de la lumière bleue et cela peut inhiber la sécrétion de mélatonine, l’hormone qui régule les cycles veille/sommeil d’un individu. La lumière bleue émise par les LED peut avoir un effet important sur l’horloge biologique (cycle circadien) qui régule de nombreuses fonctions de l’organisme telles que l’appétit, la vigilance ou la température corporelle etc… En fin de journée, une exposition aux sources de lumière enrichies en bleu peut entraîner un décalage de l’horloge biologique et retarder l’endormissement« , peut-on lire sur le site de l’Institut National de Recherche et de Sécurité (INRS).

Chez les 6-12 ans, il n’est pas rare de constater une corrélation majeure entre des problèmes de comportement (colère face à l’autorité, impulsivité, violence, cauchemar, pathologies…) avec pour conséquences une difficulté à se faire des amis, la solitude, l’insatisfaction permanente, le manque de curiosité pour le réel, des problèmes d’anxiété (peurs, difficulté à s’endormir ou à être seul) et la surabondance d’écran. L’utilisation inadéquat des écrans à un impact négatif avéré également sur le poids et la motricité.

Certaines études (ex : Dworak M. « Impact of singular excessive computer game and television exposure on sleep patterns and memory performance… » 2007) affirme que le sommeil et la mémorisation (-39% à -47%) peuvent être profondément altéré.

De plus, et c’est sans équivoques sur un large panel d’étude, plus le temp passé sur les jeux vidéo (à but récréatif) est important plus les notes scolaire diminuent. On relève également un appauvrissement du vocabulaire à l’écrit.

Les écrans peuvent également créer d’autre problématiques, encore plus complexes à réguler dans le cadre d’une systémie familiale qu’il est parfois nécessaire de remettre en cause, sans pour autant se culpabiliser, ce qui serai contre productif.

  • La présence des écrans peut interférer dans les relations familiales.
  • Les enfants ont souvent besoin d’une attention pleine et entière.

Les enfants ont un besoin d’interactions, de sourires, de câlins, ils ont besoin de ressentir le corps (introspection) et de développer tous leurs sens. Ils ont également besoin de s’ennuyer, de jouer à faire semblant et de rêver… Ce qui est souvent impossible avec les écans.

Par ailleurs, j’ai constaté en séance d’hypnose que l’utilisation excessive des écrans comme une stratégie apaisante contribue largement à limiter les capacités et ressources des enfants à réguler leurs propres émotions. Tout comme les adolescents et adultes, fuir le réel pour se réfugier dans un monde virtuel, contribue à se retrouver désarmé émotionnellement en plus d’inciter à une forme d’addiction. Cela crée donc bon nombre de problèmes dans la thérapie (manque d’engagement, d’attention, de créativité pour palier à une problématique, difficulté de communication… Le « je sais pas », le silence ou la fermeture étant la réponse à quasiment toutes mes interrogations.

Le développement des capacités de raisonnement abstrait se trouve altéré. Il est généralement complexe pour ces enfant de savoir prendre du recul face à la vie, savoir généraliser et formaliser les expériences ainsi qu’à communiquer et partager ses expériences.

Ecrans et imagination ?

Winterstein et Jungwirth, deux chercheurs allemands, ont abondamment étudié l’influence de la télévision sur le développement cognitif des enfants.
Ils sont en particulier célèbres pour leur utilisation du « test du bonhomme » connu egalement sous le nom de test de « goodenough ».
Le « test du bonhomme » est utilisé par les psychologues pour apprécier le développement intellectuel d’un enfant, en quantifiant le nombre de détails figurant sur le dessin d’un personnage dessiné en temps libre et sans gommer.

Attention néanmoins, cette étude n’est pas à prendre au pied de la lettre, de nombreux paramètres et dissonances règnent au niveau de ces expériences et bon nombre de conclusion hâtives circulent sur le net.

Cependant les résultats sont assez stupéfiants, mais finalement assez logiques : plus les enfants « regardent la télévision » (pas la seule raison), plus leurs dessins apparaissent comme pauvres dans les détails. Certains chercheurs affirment que « la télévision empêche le déploiement optimal des fonctions cérébrales« , l’hypothèse est légitime bien que réductrice à mon gout.

Personnellement lors de mes séances avec les enfants, j’ai également fait ce constat, les enfants en contact régulier avec les écrans d’une façon inadaptée, manquant de jeux autres et de lecture par exemple, développent moins de créativité et d’imagination afin de résoudre certaine problématique.

L’auteur de l’étude résume les choses ainsi : « Un cerveau ne s’imprègne correctement des choses que s’il les découvre par le biais de plusieurs sens, c’est-à-dire l’audition, la vue, l’odorat et le toucher. Et, de ce point de vue, la télévision est une source d’informations bien pauvre en comparaison avec le monde réel« .

Conduite à adopter

Il est important d’utiliser son esprit critique même devant certaines études, subissant parfois des pressions économiques et hautement interprétatives en évitant de tirer des conclusions sans nuances.

« La propagande est à la démocratie ce que la violence est à la dictature. » Noam Chomsky.

Les recommandations et les bons comportements à suivre sont un moyen de préserver les outils numériques. Sans diaboliser , le développement de l’enfant est trop fragile pour laisser une tablette s’occuper de son éducation.

« Laisser faire ce qu’il veut à l’enfant qui n’a pas développé sa volonté, c’est trahir le sens de la liberté » disait Maria Montessori. Les enfants ne sont pas que des êtres à protéger, il est nécessaire de les inviter très tôt à participer, à encourager les interactions et utiliser concrètement leur apprentissage. Il me parait essentiel de leurs apprendre également à fixer des règles et un cadre plus ou moins stricte en fonction du caractère de l’enfant mais également lui apprendre l’autorégulation.

Aussi, il semble important de créer à la maison des moments sans connexion (comme lors des repas et des goûters) et des zones déconnectés (des parties de la maison sans écran ni connexion).

Il est primordiale de multiplier les échanges et dialogues avec les parents ainsi que le partage continu d’activités en famille. La pratique d’activités avec les pairs en dehors du collège ou du lycée est également essentiel.

Eviter les écrans dans la chambre ainsi que les contenus inadaptés. Eviter les écrans le matin avant l’école (cela épuise les capacités intellectuelle de l’enfant), ainsi que le soir (1h à 1h30avant de dormir) et pendant les repas.

Eviter la sédentarité, pour rester en bonne santé et se construire il est primordial de bouger. Faire de l’exercice nous construit physiquement et psychologiquement (impact intellectuel et émotionnel.)

Bien qu’il existe des cas particuliers de l’utilisation du numérique (s’occuper, s’apaiser, avion, salle d’attente…), les parents doivent être strictes. Il est important d’éviter d’utiliser les médias comme le seul moyen de calmer les enfants. Un smartphone ou une tablette ne remplace pas une nourrice ni le lien social et ne fera qu’empirer les choses sur le long terme.

==> ÊTRE SON PROPRE ÉLÈVE

Ne surtout pas se blâmer ou blâmer votre partenaire mais simplement prendre conscience. Souvent les enfant vont fonctionner par mimétisme. Donner des leçons et imposer des règles à ses enfants nécessite souvent de les suivre soi-même. Les parents doivent tenter de limiter leur temps passé devant un écran. Surtout pour les parents qui utilisent le numérique dans leur activité professionnelle au quotidien.

L’utilisation des appareils mobiles est associée à moins d’interaction verbale et non verbale entre les parents et les enfants. En conséquence, ce type de comportement favorise notamment le conflit parent/enfant.

Pour aller plus loin si le sujet vous intéresses, je vous conseil la lecture de Michel Desmurget « la fabrique du crétin digital – Bing – Shopping » qui a contribué et facilité l’écriture de cet article.

Sylvain Gammacurta, Hypnose.

*DiSalvo D  » The surprising connection between playing video games and a thicker brain » forbes.com 2014 / Bergland C.  » vidéo gaming can increase brain size and connectivity » psychologytoday.com, 2013..

*Michel Desmurget : La fabrique du crétin digital (édition point) ==> Nombreuse études scientifique et publication à l’appuis (plus de 1000 sources.)

*Une étude publiée par des chercheurs allemands en 2013 a conclu qu’il y avait un lien entre l’augmentation du volume du cerveau et la pratique des jeux vidéo. Pour parvenir à ce résultat, ils ont demandé à 23 adultes de jouer à Super Mario 64 pendant 30 minutes par jour pendant deux mois. À la fin de l’expérience, les IRM réalisés par les scientifiques ont révélé que les cellules grises des sujets avaient augmenté dans les zones du cerveau dédiées à la navigation spatiale, à la mémoire, à l’organisation et à la motricité des mains.

« Children and Adolescents and Digital Media », DOI: 10.1542/peds.2016-2593 ; PEDIATRICS (ISSN 0031-4005; 1098-4275), American Academy of Pediatrics, http://pediatrics.aappublications.org

Extraits de l’étude publiée en 2006 par le Dr. Winterstein, dans le journal de l’association professionnelle des médecins pour enfants et adolescents en Allemagne.

Association of Television Viewing During Childhood With Poor Educational Achievement », Archives of Pediatrics & Adolescent Medicine vol. 159, 2005.

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