Les 5 signes d’une personne “fermée” émotionnellement :
Être dans une relation affective avec une personne “fermée émotionnellement » peut s’avérer difficile à vivre. Les sentiments de solitude et de frustration sont souvent évoqués. C’est pourquoi il peut être utile (sans pour autant tomber dans une typologie excessive et un étiquetage ridicule, en gardant un esprit critique et une forme de nuance) d’identifier un partenaire ou un ami, émotionnellement indisponible ou fermé.
Non pas pour les fuir, comme j’ai pu lire sur certains articles liés à ce sujet. Même si cela peut être parfois une solution, ce n’est heureusement pas la seule. Il est souvent plus adéquat et pragmatique de simplement apprendre à vous préserver, à mieux comprendre certains mécanismes psychologiques et à communiquer avec ce “type de personne” afin d’aborder votre relation de manière plus harmonieuse au quotidien.
Il faut savoir que l’incapacité de se connecter avec ses propres sentiments et ceux des autres est un obstacle majeur à la création de liens solides, sains et durables. Cela peut être complexe pour l’entourage mais également signe d’une terrible souffrance interne pour les personnes sujets à ce phénomène.
Apathie, sentiment d’incompréhension, de non-adaptation au monde, apparence froide et distante sont souvent les lots quotidiens de ces personnes pouvant avoir un tempérament radicalement opposé quand elle se permet de creuser plus loin.
En fait, la difficulté à se connecter à ce que l’on ressent vraiment au plus profond de soi est souvent synonyme d’une grande blessure intérieure.
Souvent ces personnes construisent des murs autour de leur “cœur” pour éviter de se sentir vulnérables et qui parfois préfèrent s’enfuir, ou simplement se fermer lorsque des émotions trop fortes se manifestent.
Ce sont des profils caractérisés par une “immaturité” émotionnelle claire, pour qui les sentiments sont généralement perçus comme une grande menace.
C’est comme si elles vivaient entourées d’une “image protectrice” (parfois lourde à porter), d’une carapace, pour s’y réfugier quand la situation exige un minimum de contact émotionnel.
Les personnes émotionnellement fermées sont des expertes dans la création de distances. Le but est d’éviter le contact intime avec autrui, le plus souvent inconsciemment. C’est pourquoi il est parfois difficile, même dans une relation thérapeutique, de sortir de ce genre d’ostracisme émotionnel.
Être en relation avec ce type de personne peut être très frustrant et compliqué, surtout s’il s’agit d’une relation de couple, car le besoin de se connecter émotionnellement sera presque impossible.
Voici les 5 signes (liste non exhaustive) d’une personne émotionnellement fermée :
1. Apparente froideur
Un signe particulier de la fermeture émotionnelle peut-être que la personne semble souvent ne pas s’intéresser aux autres. Cette personne vous pose rarement des questions sur vous-même lorsqu’elle apprend à vous connaître. Si votre partenaire ou ami(e) ne semble pas curieux ou intéressé sérieusement par votre vie, vos états d’âme, cela pourrait être le signe qu’il ne veut pas vraiment vous laisser entrer, préférant rester isolé.
En mettant beaucoup de distance émotionnelle dans leurs relations, ce type de personne apparait souvent comme froides, qui s’intéressent peu à ce qui se passe autour d’elles. En réalité, elles ont du mal à s’attacher, pour ne pas se sentir vulnérables. Ainsi, la froideur émotionnelle est leur mécanisme de défense, appris afin de se protéger des blessures du passé.
Il est possible que cette personne soit atteinte d’alexithymie. Un mot qui signifie : « une difficulté à identifier, différencier et exprimer ses émotions ».
Un cause souvent probable est que son entourage proche ne l’ait pas élevé dans un univers de mots et d’émotions.
« Environ 15 % des gens sont incapables d’exprimer leurs émotions par des mots. Cette affectation résulte d’une connexion déficiente entre les centres cérébraux de l’émotion et ceux où elle est représentée de façon consciente. »
Les psychothérapeutes parlent de « relation blanche », sans valeur émotionnelle, monocorde, ou encore de mentalisation précaire. D’après son entourage, le patient se soucie beaucoup de son corps : ne sachant identifier clairement cette sensation qui lui provient de la gorge, du cœur, de l’estomac, du dos. Il y prête attention comme à un phénomène étranger et déroutant. On le qualifie même parfois d’hypocondriaque. On peut même le décrire comme manquant de créativité, d’humour, de vie imaginative et de flexibilité.
Dans ce cas-là, aidez-le à prendre la parole sans le juger, afin qu’il puisse progressivement exprimer et verbaliser ses sentiments.
2. Eviter les conversations « émotionnelles »
Un signe assez clair d’indisponibilité émotionnelle consiste à éviter activement de parler d’émotions ou de sentiments. Une personne émotionnellement fermée peut “rabaisser”, se “moquer” ou “rire” des sujets graves qui sont introduits et s’engagent dans le gaslighting (connu sous le nom de détournement cognitif).
C’est une forme “d’abus mental” dans lequel l’information est déformée ou présentée sous un autre jour, omise sélectivement pour favoriser l’abuseur, ou faussée dans le but de faire douter la victime de sa légitimité, de sa perception et parfois même de sa santé mentale.
Cette forme de détournement à souvent pour conséquence que la victime va se remettre en question alors, qu’en fait, elle a le droit de poser les questions qu’elle se pose.
Il est alors intéressant de repérer et de se méfier d’un partenaire/ami(e) qui transforme une confrontation en une chance de vous culpabiliser ou de mettre fin à une conversation productive.
(Attention tout de même à ne pas voir de l’abus mental à tort et à travers seulement sur des interprétations divergentes.)
Il est possible que cette personne trouve absurde ou irrationnelle toute forme de récit ou discussion ayant pour sujet l’émotion, l’affect, les sentiments. Néanmoins lorsque quelqu’un ou quelque chose parvient à éveiller en eux une émotion, ils trouvent l’expérience si déroutante et accablante, qu’ils s’attellent à éviter à tout prix.
« Les alexithymiques donnent l’impression d’être des extraterrestres égarés dans un monde dominé par les sentiments. » Peter Sifneos , psychiatre à l’origine du terme alexithymie en 1972.
3. Critiquer tout et tout le monde
Généralement, ces personnes ont une opinion rigide et exempte de nuance sur tout et tout le monde. Rares sont ceux qui trouvent grâce à leurs yeux. Ils font difficilement preuve de tolérance pour ce qui ne correspond pas à leur vision du monde. D’ailleurs, débattre avec ce type de personne relève parfois du calvaire.
Artistiquement, socialement et philosophiquement ils s’avèrent très fermés et manquent cruellement d’ouverture et de flexibilité.
Ces personnes peuvent dégager une arrogance démesurée, ce qui est souvent le signe d’une faible estime de soi. Le jugement acerbe est devenu pour eux une façon d’exister.
Alors, il est “normal” d’avoir des jugements et parfois des remontrances envers les personnes avec qui vous partagez ou non votre temps, c’est humain. Néanmoins, ceux qui attaquent chaque petite chose, chaque détail de manière minutieuse et tatillonne à propos de quelqu’un peuvent utiliser la critique pour garder les autres à distance.
Pour une personne émotionnellement indisponible, il est plus sûr de conserver un statut de “solitaire”, émotionnellement détaché, que de créer une connexion et un lien avec quelqu’un ou un groupe pour risquer de se blesser à nouveau.
C’est un mécanisme de défense qui empêche quiconque de s’approcher trop près d’eux. Ce genre de comportement est très souvent associé à une incapacité à se remettre en question. La faute sera toujours celle des autres, de la vie, de la chance, de la société etc.. Mais très rarement de leurs propres traits de caractère.
Retenez quoiqu’il arrive que l’amour, malgré ses vicissitudes, n’est pas censé être douloureux et qu’un partenaire qui vous met à terre ne vous mérite pas.
Si c’est le cas, n’hésitez pas à faire appel à un professionnel pour vous venir en aide.
Un article et un livre intéressant sur l’ouverture et la lutte contre le ressentiment : https://gammacoachinghypnose.com/guerir-du-ressentiment-avec-ci-git-lamer
4. Aimer le contrôle
Souvent, les gens ont peur de laisser entrer les autres dans leur intimité à cause du risque que cela comporte de se faire blesser. C’est une attitude classique. Néanmoins, ceux qui ont cette peur excessive ont parfois recours à des tactiques pour essayer de contrôler leurs proches et leur environnement afin de se donner l’impression d’être moins vulnérable. Quand quelqu’un a peur d’être blessé, il crée des murs consciemment ou inconsciemment pour se protéger et limiter les douleurs qu’un autre pourrait lui causer. Cela lui permet de se donner l’illusion de contrôle et de sécurité.
Le problème tient au fait que nous ne réalisons pas toujours que tout contrôler n’est qu’un fantasme. Un objectif irréalisable qui, lorsque nous l’oublions, donne lieu à une série de comportements défaillants générant des vagues d’anxiété. Nous nous retrouvons constamment à perdre le contrôle, manquer de confiance et cela nous irrite. Cela peut parfois nous amener à « préférer » nos idées abstraites et rigides à l’expérience concrète du quotidien.
Néanmoins des relations saines et authentiques sont basées sur la confiance.
Pour la psychiatre Stéphanie Hahusseau, le contrôle est avant tout un mécanisme de défense qui exprime un besoin de protection émotionnelle et affective. «L’individu qui vit sur un mode d’hypervigilance a pu subir un traumatisme qui l’a conduit à se fermer. Il se comporte de manière à se donner l’impression d’agir au lieu de subir. Ou bien il a peut-être été élevé par des parents qui n’ont pas satisfait ses besoins affectifs sur un mode suffisamment sécurisant.»
Dans Célébrer la vie au quotidien (BDLys 2003), le maître zen John Daido Loori pose une question faite pour frapper les esprits et cheminer dans l’inconscient de chacun :
« Êtes-vous à la recherche du contrôle ou de la liberté ? » Contrôler ses pulsions, ses désirs, ses émotions, ou bien se laisser aller à la liberté de ressentir et d’être ?
En effet, la notion de « pensée pure », d’une rationalité dépourvue de tout affect, est une fiction, une illusion qui trahit une inattention aux mouvements d’humeurs qui nous affectent sans cesse.
NB : Un excellent livre sur le sujet sur lequel j’écrirai prochainement : Foutez-vous la paix et commencez à vivre de Fabrice Midal.
5. Avoir uniquement des rencards avec des personnes émotionnellement indisponibles
Cela peut être une coïncidence si vous êtes continuellement attiré par des personnes qui ne peuvent pas être émotionnellement ouvertes, mais parfois un modèle de partenaires indisponibles peut indiquer que vous n’êtes pas non plus prêt, du moins inconsciemment, pour un engagement. Si vous « attirez » des personnes indisponibles ou des relations compliquées et vouées à l’échec dans votre vie, que vous rencontrez perpétuellement des personnes qui ne vous correspondent pas, il est possible qu’une partie de vous est probablement également indisponible.
Vous-vous retrouvez avec des personnes dont vous savez pertinemment au fond de vous qu’elles ne vont pas vous convenir ni répondre de manière adéquate à vos besoins afin que vous puissiez éviter les relations et les connexions réelles. Et chose étrange, vous êtes littéralement et éperdument attiré par elles.
Mais si vous êtes coincé dans un schéma comme celui-ci, rassurez-vous sur le fait que vous avez de la liberté d’action sur vos propres “failles” et que vous pouvez travailler activement à vous ouvrir. La seule condition est que vous vous sentiez prêt à des relations plus profondes dans votre vie. Les personnes émotionnellement fermées peuvent changer, ce n’est pas une fatalité, loin de là. Néanmoins il est nécessaire de reconnaître et accepter la situation et d’apprendre à être à l’aise avec les émotions.
Sylvain Gammacurta, Hypnose
Sources :
https://www.cerveauetpsycho.fr/sd/psychologie/lalexithymie-ou-le-silence-des-emotions-5520.php
L’intelligence émotionnelle, Daniel Goleman