Sylvain Gammacurta Hypnose
Rue de l'Oyat, 30800 Saint-Gilles

Sur RDV au 06 06 87 07 28
> Nous contacter

L’existentialisme est un humanisme, Jean-Paul Sartre

Au commencement ce qui n’était qu’une simple conférence est devenu un manifeste, une brillante introduction à la philosophie de Sartre.

Par cet ouvrage, l’auteur explique et défend la philosophie existentialiste et prouve à quel point c’est un philosophie humaniste, qui place la liberté humaine au-dessus de tout. Ou, comme il l’expose lui-même : “l’existence précède l’essence“ ou qu’il faut partir de la subjectivité. .

Subjectivité humaine

Pour lui, l’homme n’est en rien défini, il devient ce qu’il a décidé d’être, il crée son existence en se choisissant. L’auteur déclare que toute vérité et toute action impliquent un milieu et une subjectivité humaine.La notion même de “nature humaine” est absurde, puisque cela confère à l’homme une essence à laquelle il ne peut pas s’arracher.De ce point de vue, l’homme possède la responsabilité totale, même dans la passion, de son existence et par là cela ne veut nullement dire responsable de sa stricte individualité, mais qu »il est responsable de tous les hommes.

Autrement dit, il est impossible pour l’homme de dépasser la subjectivité humaine…

Et c’est en ce sens que l’homme est angoisse et pour ceux qui prétendent le contraire c’est qu’ils la fuit ou y échappent par une sorte de mauvaise foi.Mais même lorsqu’elle se masque l’angoisse apparaît. « C’est cette angoisse que Kierkegaard appelait l’angoisse d’Abraham. »

« Un ange a ordonné à Abraham de sacrifier son fils, tout va bien si c’est vraiment un ange mais chacun peut se demander si c’est bien le cas. Si une voix s’adresse à moi, c’est toujours moi qui déciderai que cette voix est la voix de l’ange; si je considère que tel acte est bon, c’est moi qui choisirai de dire que cet acte est bon plutôt que mauvais.

Responsabilité et liberté

Il ne s’agit pas là d’une angoisse qui conduirait à l’inaction, bien au contraire cela est l’angle d’une pluralité des possibilités, mais d’une simple angoisse que tout ceux qui ont des responsabilités connaissent. Autre idée majeure, l’existentialisme pense qu’il est très gênant, car avec lui disparaît toute possibilité de trouver des valeurs et des notions de bien et de mal. Dostoîevsky avait écrit :  » Si Dieu n’existait pas, tout serai permis. »

« L’existentialisme n’est pas tellement un athéisme au sens où il s’épuiserait à démontrer que Dieu n’existe pas. Il déclare plutôt : même si Dieu existait, ça ne changerait rien; voilà notre point de vue... Le problème n’est pas celui de son existence; il faut que l’homme se retrouve lui-même et se persuade que rien ne peut le sauver de lui-même… En ce sens, l’existentialisme est un optimisme, une doctrine d’action… «  (p.77-78)

Enfin pour Sartre “L’homme est condamné à être libre“, la liberté est vue comme un pouvoir de « néantisation », comme un dépassement du donné, du déterminé. Néantiser signifie créer des possibles au sein du monde tel qu’il est et y introduire de la liberté… Sa liberté.

L’homme pourtant vit mal cette totale liberté ainsi que cette responsabilité. Il invente ainsi des subterfuges, notamment la mauvaise foi. La mauvaise foi consiste à faire semblant de croire que l’on est pas libre, c’est se rêver chose déterminé.

La conscience, nous dit Sartre, cherche toujours à coïncider avec elle-même, à se remplir d’être, à se faire “en-soi” (NB : on peut également évoquer aujourd’hui les divers biais cognitif, telle que la dissonance cognitive, les biais de justification du système ou encore les biais de confirmation, qui tendent à valider l’inspiration de Sartre.)

L’homme fait de la facticité son excuse pour se faire en-soi. Sartre distingue 6 modes de facticité, c’est-à-dire de déterminations pesant sur l’homme :

  • le fait de naître dans une société et une époque donnée
  • le fait d’avoir un corps
  • le fait d’avoir un passé
  • le fait d’exister dans un monde qui nous préexiste
  • le fait d’exister parmi d’autres sujets (question de l’intersubjectivité)
  • le fait de mourir (finitude)

Pour Sartre, il faut assumer notre contingence.

Intersubjectivité

Le point de vue de départ est la subjectivité de l’individu, et ceci pour des raisons strictement philosophique. Pour Sartre, il ne peut y avoir de vérité autre, au point de départ que le cogito cartésien : « Je pense donc je suis ». Toute théorie qui prend l’homme en dehors de ce moment où il s’atteint lui-même est une théorie qui supprime la vérité. Tout matérialisme a pour effet de traiter tous les hommes, y compris soi-même, comme des objets, comme un ensemble de réactions déterminées, que rien ne distingue des qualités qui constituent un table, une chaise ou une pierre.

Néanmoins par le « je pense » contrairement à la philosophie de Descartes ou Kant, nous nous atteignons nous-même en face de l’autre, et l’autre est aussi certain pour nous que nous-même. Car l’homme se rend compte qu’il ne peut rien être (au sens où l’on dit qu’on est spirituel, méchant, jaloux…) sauf si les autres le reconnaissent comme tel. Pour obtenir une vérité quelconque sur moi, il faut que je passe par l’autre.

L’autre pour ou contre moi.

Le rapport des consciences chez Sartre se présente sous le mode du conflit, comme une relation de reconnaissance : chaque conscience exige de l’autre d’être reconnue comme conscience, comme libre. Or, si je reconnais libre comme libre, je fais de lui mon maître. Autrui devient autrui lorsque sa volonté, sa liberté s’oppose à la mienne (autrui, “ce moi qui n’est pas moi“). Cette analyse de l’intersubjectivité remonte à Hegel et à lutte des consciences.

L’analyse du regard est éclairante : le regard d’autrui me révèle son existence. “On me voit donc je vois“. Le Pour-soi est aussi un Pour-autrui.

Mais lorsque je regarde, le fixe autrui dans son être, j’en fais une chose regardée, donc je domine. A l’inverse, si autrui me regarde, je suis choséifié. Je suis ce qu’autrui voit de moi.

Voici la conclusion de la conférence prononcée par Sartre :


l’homme est constamment hors de lui-même, c’est en se projetant et en se perdant hors de lui qu’il fait exister l’homme et,d’autre part, c’est en poursuivant des buts transcendants qu’il peut exister ; l’homme étant ce dépassement et ne saisissant les objets que par rapport à ce dépassement, est au coeur, au centre de ce dépassement. Il n’y a pas d’autre univers qu’un univers humain, l’univers de la subjectivité humaine. Cette liaison de la transcendance, comme constitutive de l’homme — non pas au sens où Dieu est transcendant, mais au sens de dépassement — et de la subjectivité, au sens où l’homme n’est pas enfermé en lui-même mais présent toujours dans un univers humain, c’est ce que nous appelons l’humanisme existentialiste. Humanisme, parce que nous rappelons à l’homme qu’il n’y a d’autre législateur que lui-même, et que c’est dans le délaissement qu’il décidera de lui-même ; et parce que nous montrons que ça n’est pas en se retournant vers lui, mais toujours en cherchant hors de lui un but qui est telle libération, telle réalisation particulière, que l’homme se réalisera précisément comme humain

Sylvain Gammacoaching.

Source : L’existentialisme est un humanisme Sartre ( édition folio essais) , https://la-philosophie.com/sartre-lexistentialisme-est-un-humanisme-commentaire , vidéo Philippe Forest

1 réflexion sur “L’existentialisme est un humanisme, Jean-Paul Sartre”

  1. Ping : Hypnose, hypnologie, philosophie et stratégies - Sylvain Gammacurta - Hypnotherapeute

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *