Il est courant de constater que la plupart des individus, en quête de solutions à leurs difficultés, se tournent vers un accompagnement pour explorer leur psyché et surmonter des blocages d’ordres internes, émotionnelles ou encore en espérant une solution extérieure presque miraculeuse.
Avant l’hypnose, les individus ont souvent eu recours à bon nombre de solutions plus ou moins infructueuses, que ce soit à travers des programmes d’entraînement ou des régimes alimentaires impersonnels, des produits vantés comme prodigieux, en cherchant à renforcer leur estime de soi, leur confiance en eux-mêmes, ou en travaillant sur leurs peurs et leurs doutes, les individus sont souvent en quête de réponses simples et uniques.
C’est tout à fait compréhensible, car nous avons tous des émotions et des obstacles internes qui peuvent entraver notre épanouissement. Apprendre à se connaître davantage et à s’accepter, s’estimer est indéniablement crucial. Cependant, il est tout aussi important, de mon point de vue, de ne pas se limiter à cela.
L’erreur de vouloir se concentrer sur une unique dimension
En se concentrant uniquement sur des solutions externes uniques, il est évident que nous pouvons y laisser une part de notre autonomie mais aussi nous priver de bien d’autres champs et domaines de compétence. Voilà pourquoi je n’aime pas me cantonner à l’hypnose quand bien d’autres leviers peuvent s’avérer efficaces. L’approche pluridisciplinaire est quelque chose de vraiment primordiale en ce sens.
Pour ce qui est de se concentrer uniquement sur un travail interne, principalement d’ordre émotionnel ou cognitif, cela est plus subtil mais il est malheureusement possible de passer à côté du chemin de développement de compétences personnelles et d’apprentissage. En effet, bon nombre des problèmes évoqués lors de séances d’accompagnement sont souvent synonymes de lacunes dans certaines compétences de l’individu, bien avant d’être des problèmes d’ordre émotionnel ou traumatique.
Par exemple, lorsqu’une personne lutte pour perdre du poids malgré ses efforts, il est parfois pertinent de considérer les aspects physiologiques et psychologiques, mais aussi de ne pas oublier les compétences pratiques nécessaires à une alimentation équilibrée, une activité physique régulière adaptée et à un mode de vie sain.
Il est fréquent d’entendre des gens dire « Je n’y arrive pas », “Ça ne marche pas” ou « C’est trop compliqué », mais la question fondamentale à leur poser est « avez-vous réellement appris à le faire » ? Si la réponse est oui, alors il est nécessaire d’oser se demander si sources d’apprentissages sont-elles fiables (ce qui n’est pas toujours le cas malheureusement) ?
Article relatif : Les mythes et croyances alimentaires.
Travailler sur soi, même si cela reste digne d’intérêt, ne devrait pas être la première étape et encore moins à mon sens devenir une étape systématique. Avant de chercher ce qui ne va pas en soi, il est préférable d’identifier les compétences qui nous manquent ou qui ont été malheureusement influencées par des informations fallacieuses. Beaucoup dans ce cas de figure me consultent en étant persuadés que le problème est plus profond, que la cause est enfouie, alors que ce n’est qu’un manque de compétence, une perte d’énergie dans des méthodes infructueuses ou inadaptées.
Augmenter ses compétences et réduire les variables
Développer ses compétences et capacités parait parfois complexe, on peut se sentir dépasser par la quantité d’informations disponibles et ne pas savoir par où commencer. Vous devez au préalable identifier les compétences nécessaires pour atteindre un objectif, puis apprendre à les maîtriser de manière efficace et adaptée. Si malgré les efforts déployés, les difficultés persistent, alors il peut être judicieux d’explorer les obstacles émotionnels éventuels en parallèle.
Il est crucial de faire la distinction entre l’acquisition d’informations, le savoir et la compétence. Aucune compétence ne peut être acquise sans pratique, mais il est essentiel de savoir quoi pratiquer, par quoi commencer, qui peut aider dans la démarche, comment le faire, et s’adapter à un contexte donné.
En fin de compte, une compétence fondamentale à acquérir à mon sens est celle de réduire les variables, c’est-à-dire apprendre à se concentrer sur les aspects essentiels d’une compétence plutôt que d’être submergé par sa complexité. Pour en revenir à l’exemple de la préparation physique, vous devez être conscient de votre réel objectif, sur les raisons profondes qui vous poussent à vouloir évoluer, puis commencez par le début avec des bases à la fois solides et flexibles. Cela permet de maximiser l’efficacité et de progresser de manière significative vers la réalisation d’objectifs.
« Pourquoi faire ? » et “Comment faire” sont alors des questions essentielles. Les premières réponses sont souvent trop vastes, impersonnelles, sans engouement, mais dans la réflexion autours de ce pourquoi et de ce comment que vous pouvez réduire les variables de la compétence à développer.
La préparation physique englobe une multitude d’aspects : améliorer la condition cardiovasculaire, hypertrophier les muscles, augmenter la flexibilité, gagner en force, perdre du poids, travailler la coordination et l’équilibre, etc.Vouloir se préparer physiquement peut signifier différentes choses pour différentes personnes et il n’existe pas un programme ou un exercice mieux qu’un autre, encore une fois tout dépend de nombreux facteurs contextuels et des prérequis que vous possédez ou ne possédez pas.
La préparation physique, comme tous les savoirs disponibles tels que l’alimentation, la psychologie et bien d’autres… sont des domaines vastes et parfois intimidants où beaucoup proclament ou s’auto-proclament comme des experts. Il est donc crucial, seul ou avec l’aide de votre accompagnant, de réduire les variables en identifiant clairement l’objectif spécifique principal à atteindre pour vous. Cela permet de se concentrer sur les aspects les plus importants et atteignables qui généreront le plus d’efficacité. Par exemple, si l’objectif est de perdre du poids, cela nécessite une approche différente de celle visant à améliorer les performances athlétiques pour un sport spécifique. En clarifiant le « pourquoi » et le “comment”, il est possible de mieux orienter les efforts et maximiser les résultats.
Avant de vous remettre en question de long en large et en travers, avant d’être persuadé qu’un trauma ou qu’une émotion vous bloque dans vos réussites, permettez-vous simplement de remettre en question vos compétences et apprentissages et laissez-vous assez de temps et de persévérance pour en acquérir de nouveaux plus en adéquation avec vos objectifs et les désirs qui les soutiennent.
Développer les compétences socio-émotionnelles
Développer les compétences socio-émotionnelles dès le plus jeune âge est crucial pour plusieurs raisons. Malheureusement, cette dimension est souvent négligée dans les systèmes éducatifs. L’objectif est de permettre aux individus de devenir capables d’identifier, de comprendre, d’exprimer, de réguler et d’utiliser leurs émotions de manière constructive. Cette compétence est essentielle pour faire face aux défis cognitifs et affectifs impliqués par l’apprentissage de nouvelles notions.
En effet, lors de tout processus d’apprentissage, qu’il s’agisse d’acquérir de nouvelles compétences académiques, professionnelles, comportementales ou sociales, les émotions jouent un rôle crucial. Elles peuvent être des alliées en fournissant la motivation nécessaire pour persévérer face aux difficultés, mais elles peuvent aussi devenir des obstacles si elles ne sont pas bien comprises et régulées.
Par exemple, un individu confronté à une tâche difficile peut ressentir de la frustration, de l’anxiété ou même du découragement. S’il ne dispose pas des compétences émotionnelles nécessaires pour identifier et comprendre ces émotions, il peut être submergé par celles-ci, ce qui peut compromettre son efficacité d’apprentissage. En revanche, un individu qui sait reconnaître et réguler ses émotions sera mieux équipé pour gérer ces moments de déstabilisation et continuer à progresser.
De plus, développer des compétences émotionnelles favorise également les interactions sociales positives. Savoir exprimer ses émotions de manière appropriée, percevoir celles des autres et réguler ses réactions émotionnelles contribue à des relations interpersonnelles plus harmonieuses et à une meilleure collaboration.
La méthode SMART
Une fois cela étant fait, il est possible d’appliquer ce que l’on nomme un objectif SMART, qui est un acronyme qui désigne un objectif Spécifique, Mesurable, Atteignable, (Relevant) pertinent et Temporellement défini. Voici ce que chaque lettre représente :
Spécifique : L’objectif doit être clair et précis, définissant exactement ce que vous voulez réaliser. Il répond généralement aux questions « quoi », « pourquoi » et « comment ».
Mesurable : L’objectif doit être quantifiable afin que vous puissiez suivre votre progression et déterminer si vous l’avez atteint. Cela implique d’établir des critères spécifiques pour évaluer votre succès.
Atteignable : L’objectif doit être réaliste et réalisable en fonction de vos ressources disponibles, telles que le temps, l’argent, les compétences, etc. Il doit représenter un défi, mais pas quelque chose d’irréaliste.
Pertinent (Relevant/Réaliste) : L’objectif doit être pertinent par rapport à vos valeurs, vos priorités et vos objectifs à long terme. Il doit contribuer à votre croissance personnelle ou professionnelle et être aligné avec vos émotions et votre vision globale.
Temporellement défini : L’objectif doit avoir une échéance claire et définie. Cela vous donne un délai pour travailler dessus et vous aide à rester concentré et motivé.
Conclusion
En conclusion, bien que la méthode SMART soit une approche efficace et largement utilisée dans le domaine du management d’entreprise pour définir des objectifs, il est essentiel de reconnaître ses limites. Cette méthode est principalement axée sur la dimension de la productivité et de la performance. Cependant, en tant qu’êtres humains, nous avons des besoins et des aspirations bien plus vastes que la simple efficacité. Nous sommes des individus complexes, parfois paradoxaux, avec des dimensions émotionnelles, relationnelles et spirituelles qui influencent nos objectifs et nos motivations. Ignorer ces dimensions dans la définition de nos objectifs peut conduire à une satisfaction superficielle ou à un sentiment de vide, même en cas de réussite. Par conséquent, bien que les méthodes soient utiles pour structurer nos objectifs et évaluer notre progression, il est important de la compléter avec une réflexion interne et externe plus profonde en adéquation avec nos valeurs, nos affectes, nos relations interpersonnelles et notre bien-être global. En intégrant ces aspects dans notre processus nous pouvons aspirer à une réussite plus authentique et épanouissante sans jeter la pierre à une cause unique, qui est souvent la porte d’entrée à toutes sortes de ruminations et de ressentiments qui ne reflètent pas véritablement qui nous sommes en tant qu’êtres humains.
Article relatif au ressentiment : Guerir-du-ressentiment-avec-ci-git-lamer
Sylvain Gammacurta