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L’esprit absorbant de l’enfant

L’esprit absorbant de l’enfant : une approche psychologique du développement

Introduction

L’esprit absorbant de l’enfant

Maria Montessori, pionnière de l’éducation et de la psychologie de l’enfant, nous livre dans L’Esprit absorbant de l’enfant une réflexion profonde sur la construction de l’être humain dès la naissance. Publié en 1949 et traduit en français aux éditions Desclée de Brouwer, cet ouvrage met en lumière le rôle déterminant des premières années de vie dans le développement intellectuel et émotionnel.

J’ai pris grand plaisir à lire cet ouvrage, bien que certaines idées et le vocabulaire employé nécessitent d’être replacés dans le contexte de l’époque. À travers ce livre, l’autrice synthétise sa pensée sur l’importance cruciale des premières années de vie dans le développement humain. Elle décrit l’enfance comme une période d’une richesse cognitive unique, où se dessinent non seulement l’avenir de l’individu, mais aussi, plus largement, celui de l’humanité.

Maria Montessori est avant tout une grande observatrice et une passionnée des enfants. De par son travail, elle conclut que l’enfant dispose naturellement de capacités exceptionnelles lui permettant d’absorber, de façon spontanée et inconsciente, tout ce qu’il expérimente dans son environnement.

« L’enfant subit une véritable transformation : non seulement les impressions pénètrent dans son esprit, mais elles s’incarnent en lui. » p.26

C’est ainsi qu’elle nommera cette aptitude particulière « l’esprit absorbant », devenu par la suite le pilier central de sa pédagogie est l’objet de ce dernier ouvrage. Dans cette optique, Maria Montessori définit l’esprit absorbant comme un état mental inconscient et créatif guidée par des sensibilités internes. Véritable moteur de la construction de l’enfant, cet état s’exprime durant le temps nécessaire pour que la nature accomplisse son œuvre, œuvre qui aboutit au développement naturel et à l’expression du potentiel humain.

 » Le monde de l’éducation est une espèce d’île où les individus, déracinés du monde, se préparent à la vie en y restant étrangers.  » Cette critique radicale, que Maria Montessori adressait à l’école, l’a donc conduite à penser et à expérimenter une autre pédagogie. 

Elle affirme avec force que la période allant de la naissance à six ans revêt une importance capitale, bien plus significative, selon elle, que les années d’études universitaires. C’est en effet durant ce temps que se développe grandement, non seulement l’intelligence, mais aussi l’ensemble des facultés psychiques de l’être. Cette œuvre propose ainsi une vision riche d’intérêt, centrée sur la liberté, l’expérience vécue et le travail pratique, et invite l’éducateur à repenser son rôle dans la création d’un environnement stimulant et respectueux de la nature de l’enfant.

Cet ouvrage revêt, à mon sens, une importance capitale pour quiconque s’intéresse à la pédagogie Montessori et souhaite remonter aux origines mêmes de la pensée de cette grande pédagogue italienne, bien avant que sa méthode ne soit réinterprétée et popularisée sous ses formes contemporaines. À la lecture de ce texte, force est de constater que de nombreux amalgames et malentendus se sont glissés dans la compréhension de la méthode originelle.

Le travail pratique et l’expérience comme clés de la maturité

Montessori postule que « seul le travail pratique et l’expérience conduisent les jeunes gens à la maturité ». L’enfant ne se contente pas de recevoir passivement des savoirs : il les construit par l’action. En effet, l’expérience n’est pas uniquement un moyen d’accumuler des connaissances, mais bien un processus de perfectionnement de soi. C’est pourquoi, l’enfant, immergé dans une activité qui lui est propre, trouve « de la joie dans l’accomplissement de sa tâche de développement et de perfectionnement ». Encore ne faut il pas devenir par mégarde ou manque de confiance, un obstacle à ce développement naturel. Pour l’autrice, le plaisir et la satisfaction découlent d’un travail qui est en harmonie avec les besoins et les rythmes de l’enfant.

De plus, Montessori nous rappelle la manière subtile par laquelle l’esprit de l’enfant opère :

« Tout d’abord, nous ne nous apercevons de rien de particulier ; et puis, brusquement, les connaissances acquises se révéleraient à nous comme des étoiles scintillantes de connaissance. » p.27


Ce passage illustre la progression souvent silencieuse et l’émergence fulgurante de l’intelligence chez l’enfant, fruit d’un travail pratique quotidien.

A noter également la fonction essentielle du mouvement mise en avant par l’autrice. Il serait réducteur de penser que « les exercices physiques sont bons pour la santé » sans considérer leur véritable portée. Une telle vision ne réduit pas seulement le rôle des muscles à une simple fonction corporelle, elle occulte également l’interconnexion entre vie physique et vie mentale. Pour Maria Montessori, mouvement et développement mental sont intimement liés : l’esprit s’enrichit et se construit à travers l’activité motrice.

Ainsi, il est essentiel que tous les muscles soient sollicités, car leur exercice contribue à un développement psychique optimal. Et cela ne s’arrête pas là : le mouvement est également le vecteur d’une vie sociale épanouie, forgeant des liens et favorisant l’interaction au sein de la communauté.

Selon ses observations l’autrice relève trois phases de l’obéissance, son but est alors de cultiver la volonté consciente et donc selon elle le plus haut degré de liberté.

La liberté et la discipline sont deux faces de la même médaille, parce que la liberté véritable mène à la discipline. p.232 Il doit être clair que la volonté consciente est une force qui se développe par l’exercice et le travail.

L’esprit absorbant de l’enfant

L’obéissance se développe alors en trois phases :

-Au premier degré, l’enfant obéit occasionnellement. Dès les premières années, l’enfant réagit naturellement à son environnement. Il assimile spontanément les impressions et les consignes sans réflexion consciente, obéissant ainsi de manière instinctive.

-Au second degré, l’enfant obéit par imitation. Il commence à intérioriser les règles et les comportements qu’il observe chez les adultes. Cette forme d’obéissance se manifeste par la répétition et l’imitation, l’enfant répondant aux instructions extérieures en adoptant des comportements qui lui ont été présentés de manière répétée.


-Au troisième degré, l’enfant accepte par sa volonté consciente l’autorité d’une personne dont il sent « la supériorité », et cela lui apporte une grande satisfaction. Lorsque l’enfant a pleinement intégré les valeurs et l’ordre de son environnement, il atteint un stade où l’obéissance devient le fruit d’un choix personnel. Ici, l’enfant comprend la logique des règles et les adopte de lui-même, témoignant d’une discipline intérieure et d’une autonomie dans ses décisions.

Ses trois phases s’enchaînent de manière successive allant du « créateur inconscient » au « travailleur conscient ».

« On ne devient pas grand par simple imitation. L’exemple peut susciter l’inspiration et l’intérêt ; le désir d’imiter peut stimuler l’effort ;
mais même pour réaliser tout cela, il est nécessaire
d’être préparé ; la nature l’a bien démontré : sur le plan de l’éducation, l’imitation est impossible sans préparation. L’effort ne tend pas à imiter, mais à créer en soi la possibilité d’imiter ; à se transformer soi-même en ce qu’on veut être. De là l’importance pour toute acquisition d’être préparée indirectement. La nature ne nous donne pas seulement le pouvoir d’imiter, mais aussi celui de nous transformer pour devenir semblables à l’exemple ; et si nous, éducateurs, nous avons la conviction qu’il est possible d’aider la vie à se développer, nous devons savoir comment apporter cette aide. p.129

De 0 à 6 ans : une période clef du développement

Les psychologues affirment que si nous établissons une comparaison entre notre habilité d’adulte et celle du petit enfant, il nous faudrait soixante ans d’un dur travail pour atteindre le degré atteint par le petit enfant de trois ans.

Le cœur du livre repose sur l’idée que la période de la naissance à six ans est déterminante pour l’avenir de l’individu. Montessori insiste sur le fait que durant ces années, l’enfant développe la quasi intégralité de ses facultés psychiques. Elle écrit ainsi :

« …c’est dans cette période que se développe véritablement non seulement l’intelligence, le grand instrument de l’homme, mais aussi l’ensemble de ses facultés psychiques. » p.24

Par ailleurs, elle souligne la particularité de l’esprit de l’enfant, qu’elle qualifie d’inconscient en opposition à l’esprit conscient de l’adulte, sans pour autant le dévaloriser.

« Les adultes admettent leur milieu, ils peuvent se le rappeler ; mais le petit enfant, lui, l’absorbe. Non seulement il se rappelle les choses qu’il voit : mais ces choses font désormais partie de son psychisme ; ce qu’il voit et ce qu’il entend s’incarne en lui. » p.51

Il est donc nécessaire d’avoir une confiance inébranlable en l’enfant : « Les maîtresses qui arrivent dans nos écoles doivent avoir une espèce de foi que l’enfant se révèlera grâce au travail. Elles doivent se dégager de tout préjugé quant au niveau auquel les enfants peuvent se trouver.« 

« Ces obstacles que nous formons souvent nous-mêmes devant l’enfant, nous rendent responsables des anomalies qui l’accompagneront sa vie durant. Notre attitude à son égard doit être aussi douce que possible, dépourvue de toute violence ; le plus souvent, nous ne nous rendons pas compte de notre dureté ni
de notre violence. Nous devons y veiller. La préparation à l’éducation est une étude de soi-même ; et la préparation d’un être qui se destine à aider la vie implique beaucoup plus qu’une simple préparation intellectuelle : c’est une préparation du caractère et une préparation spirituelle. » p.108

À l’époque de Maria Montessori, la période de zéro à six ans n’était pas destinée à l’école, sauf quelques rares exceptions. L’autrice distingue clairement l’homme des animaux : ces derniers naissent avec leur « langage » inné, alors que l’enfant doit le découvrir, l’apprendre et même modeler les organes qui lui permettront de s’exprimer. Il absorbe les sons, les mots, les phrases, leur sens et la structure même du langage, et ce, sans aucun effort apparent.

À six ans, il est surprenant de constater qu’un enfant s’est déjà auto-construit, nous permettant ainsi de partager, en quelque sorte, une dimension auparavant presque inaccessible. C’est précisément cette première période de la vie qui passionne Maria Montessori, laquelle affirme :

« Notre œuvre d’adulte ne consistera pas à enseigner, mais à aider l’esprit de l’enfant dans le travail de son développement. »

L’enfant naît dans l’amour et en est constamment entouré, tout comme la progéniture des animaux les plus féroces. C’est cet amour, et non la loi du plus fort, qui leur permet de survivre, assurant ainsi la continuité de leur espèce.

« Les enfants œuvrent selon la nature et non parce que la maîtresse les y a exhortés.[…] Ce que donne la nature se développe par le travail constant, mais montre bien que, pour développer quelque chose — sur quelque plan que ce soit — un effort continu et l’expérience sont nécessaires. La croissance vient de l’activité, non de la compréhension intellectuelle. C’est donc entre trois et six ans, en cette période embryonnaire, que la formation du caractère ainsi que celle de la société siègent, comme pendant la période de la naissance à trois ans se forme la vie psychique, et dans la période prénatale se forme la vie physique. Ce que l’enfant accomplit entre trois et six ans ne dépend pas de doctrines, mais de la directive divine qui guide son esprit. Ce sont les germes du comportement humain qui ne peuvent se développer que dans un milieu de liberté et d’ordre. » p.198

L’environnement et le rôle de l’éducateur

N’en déplaise à nombreux de ses détracteurs, selon Montessori, l’éducation ne doit pas être synonyme de permissivité totale, mais plutôt d’une collaboration avec l’ordre de la nature. Le rôle de l’adulte est alors celui de l’architecte du milieu éducatif. Comme elle l’exprime :

Article associé : Le complexe de Thétis.

« Le premier pas de l’éducation est de pourvoir l’enfant d’un milieu qui lui permette de développer les fonctions assignées par la nature. Cela ne signifie pas que nous devions le contenter et lui permettre de faire tout ce qui lui plaît, mais nous disposer à collaborer avec l’ordre de la nature, avec une de ses lois qui veut que ce développement s’effectue par les expériences propres de l’enfant. Chaque erreur dans notre manière de traiter l’enfant ne se reflète pas seulement sur lui, mais aussi sur l’adulte qui deviendra. » p.110

La dynamique du développement passe également par la relation subtile entre volonté et obéissance. La volonté, essence première de toute initiative, se voit sublimée lorsque l’obéissance n’est plus une simple conformité aux règles, mais une étape supérieure dans le processus de maturation de l’individu. L’obéissance, alors, ne se réduit pas à la passivité devant l’ordre établi ; elle devient l’expression raffinée d’une volonté libre, une discipline intérieure qui permet d’harmoniser l’action avec le sens profond de la vie.

L’éducation doit offrir des moyens de développement intelligents permettant d’harmoniser les mouvements du corps et de l’esprit, en fixant l’attention sur la réalité concrète et en rendant le monde accessible et attrayant. Il s’agit de limiter l’imitation désordonnée et d’orienter l’enfant sur le chemin d’une connaissance véritable de lui-même et du monde qui l’entoure.

Une éducation mal dirigée ou empreinte de répression risque de faire s’évaporer cette délicate alchimie, en substituant à l’épanouissement naturel un esclavage des sens face aux objets éphémères. À l’inverse, lorsqu’un enfant se plonge dans une concentration totale, il accède à un bonheur profond. Dans cet état, il se détourne momentanément du vacarme ambiant pour goûter à la solitude fertile et ainsi naître à la conscience de sa propre personnalité. À la sortie de cet état, le monde apparaît comme un vaste champ de découvertes, et l’éveil à l’amour pour autrui et pour la beauté se fait sentir.

Il est alors essentiel de créer un environnement harmonieux, ordonné, riche en intérêt et en attraits, et d’encourager l’enfant de manière vivante, sans interrompre ses cycles intérieurs. Savoir quand intervenir, ou, plus souvent, quand ne pas intervenir, est la marque d’un véritable serviteur de l’esprit. L’indépendance physique, la liberté de la volonté et l’autonomie de la pensée se construisent graduellement, à travers des degrés successifs, dans un art subtil où l’accompagnement de l’enfant devient un acte de foi et d’amour.

A noter que dans cette perspective, l’erreur n’est pas une défaillance mais une étape naturelle et nécessaire du cheminement vers la connaissance. Montessori nous invite à considérer l’erreur comme « une compagne qui vit avec nous, qui a un but », et souligne que l’acceptation de nos imperfections est essentielle pour progresser.

La valorisation de l’erreur et l’importance de l’humilité de l’éducateur

L’ouvrage aborde également la question de l’erreur dans le processus d’apprentissage. Pour Montessori, reconnaître que chacun peut se tromper est un « grand pas vers le progrès ». Ce constat encourage une attitude bienveillante face aux erreurs, favorisant ainsi un apprentissage bienveillant, auto-correctif et dynamique. Elle explique que :

L’ enfant a une extrême sensibilité, laquelle, à la suite de violence, provoque, non seulement une réaction, mais des défauts qui peuvent subsister dans la personnalité. p.112

Considérons l’erreur en soi. Il faut bien admettre que chacun peut se tromper; c’est une réalité de la vie; l’admettre constitue un grand pas vers le progrès. Si nous devons parcourir le chemin de la vérité et de la réalité, nous devons admettre que nous pouvons tous nous tromper ; autrement, nous serions parfaits. Ne vaut-il pas mieux avoir envers l’erreur un attachement amical, en la considérant comme une compagne qui vit avec nous, qui a un but, parce que, véritablement, elle en a un ; beaucoup d’erreurs se corrigent spontanément au cours de la vie. p.200-201

« Nous avons l’illusion de marcher le long d’un sentier de la vie vers la perfection : en réalité, nous faisons erreurs sur erreurs, et nous ne les corrigeons pas; nous ne les reconnaissons même pas, et nous vivons dans l’illusion, hors de la réalité. Le maître qui part du principe qu’il est parfait et qui ne reconnaît pas ses erreurs n’est pas un bon maître. » p.201

L’éducation aujourd’hui est humiliante et n’amène qu’à un complexe d’infériorité et à la réduction artificielle de la nature humaine. p.173

Selon cette philosophie, l’humilité de l’adulte apparaît comme une qualité essentielle pour favoriser l’épanouissement de l’enfant. Dans une approche Montessori, l’adulte humble ne cherche pas à imposer ses savoirs ou ses opinions, mais se positionne avant tout comme un guide confiant et un facilitateur du développement naturel de l’enfant. L’adulte et l’enfant doivent s’unir ; l’adulte doit se faire humble, et apprendre de l’enfant à être grand.

C’est là une leçon d’humilité : la grandeur ne se mesure pas à l’autorité proclamée, mais à la responsabilité assumée.

Les erreurs ne sont pas corrigées, mais un contrôle de l’erreur est institué, et c’est un point primordial.

Pour finir, gardons bien en tête que : Chaque erreur dans notre manière de traiter l’enfant ne se reflète pas seulement sur lui, mais aussi sur l’adulte qui deviendra.  p.110

Le libre choix, l’activité intérieure et l’énergie de l’amour

Un autre pilier de la pensée Montessori réside dans l’importance du libre choix et de l’activité dirigée par l’enfant lui-même. Seul l’enfant qui connaît ses besoins intérieurs peut véritablement exercer sa vie spirituelle et faire des choix autonomes. Elle note :

Personne ne peut prendre la place de Dieu ; celui qui le tente devient un démon ; de même que l’adulte, quand il opprime les énergies créatrices de la personnalité enfantine par son orgueil. p.194

« Le libre choix et l’activité la plus élevée : seul, l’enfant qui connaît ce dont il a besoin pour exercer et développer sa vie spirituelle, peut, en vérité, choisir librement. On ne peut pas parler de libre choix quand chaque objet extérieur appelle également l’enfant et que, manquant de puissance de volonté, il répond à chaque appel et passe continuellement d’un objet à l’autre. »

Dans ce contexte, le rôle de l’éducateur se limite à préparer le milieu propice à l’épanouissement de l’enfant, se retirant ensuite pour laisser l’enfant s’exprimer librement :

« Elle (La maîtresse) sent seulement qu’elle sert, avec l’humble fonction de préparer le milieu et de se retirer dans l’ombre. »
Les paroles de Jean-Baptiste résonnent ici :
« Il doit croître et je dois m’abaisser. » (p.238-239)

Enfin, Montessori élargit la réflexion en intégrant une dimension spirituelle à l’éducation. Elle évoque l’amour non pas comme une simple émotion, mais comme une force universelle régissant l’animé et l’inanimé :

« Mais l’amour, c’est bien plus que ce que nous avions cru jusqu’alors. L’humanité l’a exalté comme une fantaisie, mais, pour nous, c’est un aspect d’une énergie très complexe … elle régit l’univers, maintient les étoiles dans leur cours, fait s’unir les atomes entre eux pour former des substances nouvelles… et, quand elle a pénétré dans la conscience de l’homme, elle a reçu de lui un nom : ‘Amour’. » p.238-239

Conclusion

L’esprit absorbant de l’enfant de Maria Montessori offre une vision profondément humaine du développement de l’enfant. En soulignant que l’expérience vécue et le travail pratique constituent les fondations mêmes de la maturité, Montessori nous rappelle l’importance de construire un environnement éducatif qui respecte la nature intrinsèque de l’enfant. Son plaidoyer en faveur d’un milieu préparé, qui valorise aussi bien l’erreur que le libre choix, invite à repenser nos pratiques éducatives et à reconnaître en l’enfant non seulement un être réceptif, mais un acteur dynamique de son propre développement.

Ces idées, riches en enseignements, continuent d’inspirer psychologues, éducateurs et parents, en soulignant que pour favoriser un développement harmonieux, il faut non seulement transmettre des connaissances, mais surtout permettre à l’enfant de découvrir, d’expérimenter et d’évoluer dans le respect de ses rythmes et de ses besoins fondamentaux. Ainsi, la vision Montessori demeure à mon sens une source inépuisable de réflexion pour quiconque cherche à comprendre et à accompagner la merveilleuse complexité de l’esprit en devenir.

Sylvain Gammacurta