Le Docteur Patrick Bellet pratique l’hypnose depuis 1986 et plus particulièrement intervient dans la névrose post-traumatique, et en rééducation fonctionnelle notamment par les traumatisés crâniens et hémiplégiques.
Hypnose, croyances et utilisations
L’hypnose fait partie de ces mots si galvaudés que l’on pense en connaître la définition et surtout croire qu’elle est partagée… Un peu comme les conceptions de la justice, de l’amour, de la démocratie, de dieu, d’inconscient…
De nos jours, la pratique de l’hypnose est de plus en plus répandue, non pas seulement pour le traitement de la douleur, mais aussi dans l’organisation des soins au cœur même du milieu hospitalier.
Comme le souligne magnifiquement le Dr. Patrick Bellet, médecin, fondateur de la Confédération francophone d’hypnose et de thérapies brèves, président de l’Institut Milton H. Erickson et rédacteur en chef fondateur de la revue « Hypnose & thérapies brèves« , l’hypnose offre sa capacité étonnante de modifier le rapport au temps, à la réflexion, au corps, à nos relations et à nos tensions intimes.
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Imagination
Loin des recettes, protocoles et procédés prêts à l’emploi, l’auteur, avec habilité et poésie, remet au centre de la pratique la notion d’imagination.
L’hypnose, paradoxalement à l’usage courant qu’on lui octroie, tend à participer à l’émancipation des gens, elle protège, cicatrise et stimule notre imagination, “matière disponible” chez chacun de nous.
“Que dit-on d’un diplomate sans imagination ? Qu’il peut très bien connaître l’histoire des traités et des alliances dans le passé, mais qu’il ne devinera pas les traités et les alliances contenus dans l’avenir. D’un savant sans imagination ? Qu’il a appris tout ce qui, ayant été enseigné, pouvait être appris, mais qu’il ne trouvera pas les lois non encore devinées. L’imagination est la reine du vrai, et le possible est une province du vrai. Elle est positivement apparentée avec l’infini.”
Charles Baudelaire, Curiosités esthétiques, 1859.
Parfois, face à certaine situation, la logique rationnelle ne suffisant plus, il s’avère alors effectivement convaincant de faire appel à des ressources “hors du cadre”, que d’aucuns nomment “intuition”, “imagination”, « inventivité » ou encore “sérendipité” , cet art de trouver sans chercher, en usant de sagacité.
En d’autres termes, faire du fortuit une richesse.
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Ces savoirs se caractérisent notamment par la combinaison de l’expérience et de l’information et permettent d’appréhender la singularité de chaque situation.
Un mode de pensée malheureusement mésestimé par les logiciens : l’abduction.
En somme, l’observation du champ des possibles par l’introduction de quelconques idées neuves. Attention, à mon sens l’abduction n’oppose pas induction et déduction mais les relie dans un processus de construction de connaissance où il est encore permis d’être instruit par l’inattendu.
Comme le dit si bien l’auteur au cours du livre, finalement utiliser l’hypnose afin de prendre la liberté de réhumaniser le soin, c’est-à-dire réintroduire des mots, de la flexibilité, du lien, un espace propice à des associations inédites.
Conclusion et avis
Plus qu’une technique, plus qu’un outil, l’hypnose est une manière nouvelle de traiter les blessures de notre époque. Avec l’hypnose, le « patient » participe activement à son traitement et, au-delà, c’est un véritable apprentissage que l’on peut utiliser au quotidien.
“Au-delà de la génétique et de l’épigénétique, ce sont les mots des Autres qui m’ont nourri et qui ont façonné mes connexions cérébrales et ma capacité à appréhender le monde à l’aune de mon monde intérieur. Ce monde est celui de mon imagination.”
André Müller, professeur de thérapeutique à la faculté de médecine de Strasbourg (postface).
Un livre superbe que je vous conseil de lire, que vous soyez professionnel de santé, étudiant, praticien en hypnose ou tout simplement intéressé par ce qui touche au monde de la psychologie et de la communication.
Un livre à retrouver aux éditions Odile Jacob, depuis août 2015.
Sylvain Gammacurta, hypnose.
Pour aller plus loin, si jamais cet article à su piquer votre intérêt je vous suggère cette interview du Dr. Patrick Bellet :