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Volonté & motivation : S’engager dans une activité afin de dépasser la déprime

Des activités plaisantes contre la déprime

Sylvain Gammacurta, .

Dépression et manque de « motivation »

Selon l’organisation mondial de la santé, la déprime, ou plus globalement la dépression, figure parmi les troubles mentaux les plus prévalents dans le monde. Elle est définie en 2020 par l’American Psychological Association comme étant un :

« état affectif négatif, allant du malheur et du mécontentement à un sentiment extrême de tristesse, de pessimisme et de découragement, interférant avec la vie quotidienne. Elle entraîne divers changements physiques, cognitifs et sociaux qui ont tendance à coexister, comme une altération des habitudes alimentaires et de sommeil, un manque d’énergie ou de motivation, des difficultés de concentration ou à prendre des décisions ainsi qu’un retrait des activités sociales ».

Depuis une cinquantaine d’années, de nombreuses études ont été réalisées afin de constater une corrélation entre activité et humeur. Souvent il semble évident qu’une personne touchée par la déprime perd de son enthousiasme et de sa « motivation » à s’engager dans diverses activités, une perte d’intérêt et/ou de plaisir peuvent être constatés, ainsi que des sentiments de culpabilité ou de dévalorisation de soi et/ou des autres.

« Des recherches scientifiques ont mis en évidence une corrélation significative entre le nombre d’activités plaisantes dans lesquelles un individu s’engage et son humeur » (Lewinsohn & Liber, 1972; Rehm, 1978).

« Nous savons à l’heure actuelle que s’engager dans des activités peut sensiblement améliorer l’humeur »

(Snippe & al., 2016).

Cette activation comportementale, outre le fait d’avoir le potentiel de réguler notre bien-être et vice versa, est influencée par, et influence à son tour, plusieurs processus psychologiques liés à l’humeur. Néanmoins, les questions que ces apports intuitivement déductibles soulèvent, sont liés à ce fameux terme relativement insaisissable que l’on nomme : la volonté.

Motivation/volonté

 Il y a plus de 2000 ans, Socrate vantait la maîtrise de soi comme une condition du bonheur et d’une vie sociale à la fois utile et réussie.

Source : ARCHE hypnologie , cours sur la volonté.

Une fois qu’un individu a pris le temps de définir ses objectifs et buts qu’il souhaite accomplir, il se doit avant d’agir de faire preuve de motivation.

Daniel Dennett, un philosophe américain spécialisé en philosophie de l’esprit et des sciences cognitives, par de nombreuses analyses, expérimentations et réflexions démontre qu’il n’existe pas de « Je’ ou « moi total » qui serait le spectateur désincarné de notre vie mentale, car il n’y a pas dans le cerveau de point unique correspondant à un prétendu « siège » de notre pensée ou de notre personnalité, mais seulement de multiples flux d’activités localisées dans des zones très diverses du cerveau.

Quand on pense ou exprime une phrase tel que : JE n’en suis pas capable, Je ne suis pas motivé etc… Il parait alors intéressant de savoir que ce JE n’est en réalité qu’une mince partie de soit qui s’exprime. Cette partie étant largement influencée par une quantité restreinte et non objective d’expériences, par de nombreuses croyances mais également par l’humeur de l’instant.

Toutes ces pensées et ruminations forment le socle du sens que ce JE va octroyer à votre histoire (ou plus justement une partie infime mais cohérante de votre histoire » (article associé pour aller plus loin https://gammacoachinghypnose.com/la-notion-de-sens-un-mecanisme-psychologique-crucial).

Le moi n'est pas maître dans sa propre maison », Freud | Philosophie |  Terminale
https://www.lesbonsprofs.com/

Partant de ce paradigme (validé par les neurosciences actuelles), il est parfaitement plausible d’admettre que ces processus et sous-processus neuronaux spécialisés pensent par eux-mêmes sans avoir besoin d’être coordonnés par une entité spéciale qui correspondrait à notre prétendu « moi« .

A cette fiction cartésienne du moi, Dennett substitue son modèle (d’obédience darwinienne) de la « célébrité cérébrale » : au lieu de devoir rejoindre on ne sait trop quelle scène privilégiée pour devenir conscients, les contenus cérébraux d’abord inconscients « peuvent remporter quelque chose qui ressemble plutôt à ce qu’est la notoriété, dans une lutte avec d’autres contenus eux-mêmes en quête de notoriété (ou potentiellement en passe de l’obtenir) ».

Dans le cerveau, pas de roi ou de « contrôleur officiel des programmes de la télévision d’Etat », mais des populations de machines neuronales et de processus machiniques entretenant des relations « plus démocratiques, en fait quelque peu anarchistes ». Cela implique du même coup (à l’inverse, là encore, de ce que supposait Descartes) que nous ne disposons paradoxalement d’aucun point de vue privilégié dans la connaissance de cela même qui se déroule « en » nous : une perspective « en troisième personne » sera tout aussi légitime, et dans certains cas, plus pertinente.

Quand nous agissons, nous avons l’impression d’agir librement et sous l’empire de notre seul volonté individuelle. Mais, selon Daniel M. Wegner, né psychosociologue américain et professeur à l’université Harvard : « nous sommes des Don Quichotte croyant reconnaître la marque de leur agir jusque dans des événements qui ne lui doivent rien. »

En fait, l’individu a l’impression d’agir volontairement non pas parce que sa volonté est ce qui cause son action, mais parce qu’il interprète l’action qui se déroule comme étant celle qu’il a voulue. D’où vient cette impression ? De la manière dont nous parvenons, de façon générale, à former un jugement causal. Puisqu’il y a un phénomène mental qui précède et un acte qui suit, nous avons tendance « à tort » à attribuer la cause de l’action à la pensée qui la précède.

Benjamin Libet (1916-2007), un chercheur spécialisé dans la neurophysiologie du mouvement corporel volontaire avait aussi tiré des conclusions similaires en ce qui concerne notre fonctionnement et nos prises de décisions. Au cours de ses recherches, il a observé que les mouvements corporels volontaires (comme bouger un doigt) étaient toujours précédés dans le temps par des fluctuations électriques dans le cerveau, mesurables au niveau du scalp, qu’il appelait les « potentiels de préparation » (PP). En moyenne, les potentiels de préparation peuvent être enregistrés au moyen d’électrodes 550 millisecondes avant que le mouvement se produise. Autrement dit, quand vous bougez volontairement votre doigt, cette action musculaire est précédée d’environ une demi-seconde par une activité électrique parfaitement inconsciente dans votre cerveau.

Si l’on identifie ce sentiment d’agir consciemment à la volonté, alors on est naturellement conduit à la conclusion que la volonté humaine est par nature inefficace, ou n’est qu’un épiphénomène qui nous donne l’impression trompeuse d’être « consciemment » les auteurs de nos actions.

Nous devenons ainsi conscients de notre action par ses résultats anticipés (cerveau prédictif) puis observés par nos sens. Par contre, nous n’avons pas accès directement à ce qui déclenche l’acte ; l’activation du modèle interne peut être provoquée de mille manières : par l’environnement, les idées, les concepts, les associations déjà formées, par des stimulations sous-corticales, etc

Les croyances, valeurs et environnement avant la « volonté »

Au vu de ces analyses, certains pourraient être tentés de plaider la cause d’une forme de déterminisme radical, un fatalisme contre lequel il serait impossible de lutter…Il n’en n’est rien, certains comportements, prises de décision ou potentiels d’actions apparaissent simplement davantage réaliser par quelque chose de plus subtile et de bien plus puissant que la simple volonté.

Pour étoffer cette thèse il est également possible d’observer les résultats des expériences de Milgram et Zimbardo (effet Lucifer), montrant jusqu’où peut aller la cruauté lorsqu’elle obéit à des ordres émanant d’une autorité. 

Les valeurs centrales pour lesquelles vivent un grand nombre de sociétés sont, dans une certaine mesure, universelles : la liberté, la sécurité, l’égalité, la justice. Néanmoins la liberté intégrale n’est pas compatible avec la sécurité, ni avec l’égalité. C’est pourquoi chaque société se livre à de subtils dosages entre ces valeurs, qui lui sont propres. On ne saurait tout avoir à la fois, et ceux qui n’en poursuivent qu’une seule, au détriment des autres, produisent des catastrophes historiques.

Article associé : https://gammacoachinghypnose.com/liberte-vs-securite

Voila pourquoi contre toute logique et instinct de survie, beaucoup d’entre nous sont capables de mourir pour une cause, une valeur, une idée…

Tant qu’un homme n’a pas découvert quelque chose pour lequel il serait prêt à mourir, il n’est pas à même de vivre.

Martin Luther King

Il parait donc essentiel avant de parler de « motivation », de devenir conscient des valeurs qui nous agissent et comment elles se trouvent introjectées au plus profond de nous par le champ social et plus largement notre environnement.

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Caractéristiques de la force de volonté

Selon l’American Psychological Association la force de volonté est une régulation consciente du « moi » avec laquelle chercher un but, en sachant que nous méritons l’objectif que nous visons.

  • Cette dimension est intimement liée à l’estime de soi.
  • Un aspect important associé à cette dimension est que la force de volonté est en lien avec la régulation des pensées limitantes. 
  • De plus, la force de volonté s’associe également à notre capacité à retarder la gratification. Nous devons parfois apprendre à être capables de résister aux tentations à court terme dans le but d’atteindre nos objectifs à long terme.

« Le courage est la résistance à la peur et le contrôle de la peur, mais jamais l’absence de peur. »

-Mark Twain-

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ARCHE hypnose

La volonté parait être corrélé avec le sentiment de plaisir et de douleur. Non seulement les processus primitifs de plaisir et de douleur sont décisifs pour la direction de la volonté et favorise la direction fondamentale de notre vie. De même que les sensations ont leur signification biologique comme signes de ce qui se passe dans le monde extérieur ou dans notre organisme, de même les sentiments de plaisir et de douleur sont les signes d’un mouvement progressif ou d’un mouvement rétrograde de notre effort, au cas le plus simple de l’effort de vivre, d’exister, celui que Hobbes appelait « conatus primus » (Ces petits commencements de mouvements à l’intérieur du corps de l’homme).

Ainsi ce sont nos sentiments et émotions qui nous font connaître notre vouloir le plus intime.

« Dis-moi ce qui te fait plaisir, ou ce qui te fait de la peine, et je te dirai ce que tu veux! »

Lors d’un accompagnement, avant ou pendant une mise en transe hypnotique il est intéressant de travailler sur l’utilité subjective qu’une mise en action et réalisation pourra engendrai afin de mettre toute les chances de votre coté.

Pyramide de Maslow 

La théorie de la hiérarchie des besoins d’Abraham Maslow hiérarchise les besoins, en spéculant que plus un individu « monte » de niveaux, et plus la motivation est importante. Mais on ne peut atteindre les niveaux supérieurs que si les besoins plus primaires sont satisfaits.

Il parait donc important lors d’une recherche de motivation de parcourir et explorer ces divers besoins et leur utilité subjective qui y sont associés.

Exemple : Si je me motive à pratiquer une activité sportive quels seront les gains au niveau physiologique, de ma sécurité, de l’amour/appartenance, de l’estime de moi et en terme d’accomplissement personnel.

Là où les choses se corsent évidemment c’est lorsque les expériences vécues ont provoqué une souffrance (physique et/ou psychologique) qui nous empêche de croire en de possibles gains…

Selon Kindermann, l’apparition d’un problème psychologique tel que la dépression résulte d’une perturbation de processus psychologiques normaux par des facteurs bio-psycho-sociaux, et non pas de processus psychologiques anormaux à l’origine.

Lewinsohn a élaboré une échelle (Pleasant Events Schedule) qui mentionne 320 sources de plaisirs potentiels par rapport auxquels la personne peut se situer. Parmi les nombreuses études utilisant cet instrument, celle de Lewin­sohn et Graf est particulièrement instructive. Ces psychologues ont examiné les activités qui, parmi les 320 proposées, apparaissent le plus nettement en corrélation avec l’humeur et qui différencient statistiquement le mieux les déprimés et les non déprimés.

Leurs recherches ont permis de mettre au point une échelle d’activités plaisantes significativement associée à une humeur positive: la Mood related scale (MacPhillamy & Graf, 1973 ). Chacun peut calculer en fonction de cet instrument un score « d’activités plaisantes » en précisant pour chaque item :

(a) le degré de plaisir que l’activité lui procure ou pourrait lui apporter (noter «0» pour I’ absence de plaisir.  » 1 » pour « un peu de plaisir », « 2 » pour  » beaucoup de plaisir »):

(b) la fréquence de l’activité pendant les 30 jours écoulés (noter « 0 » si l’activité n’a pas eu lieu, « 1″ si elle s’est produite entre une et six fois, « 2 » si elle s’est produite sept fois, ou davantage):

(c) le produit du degré de plaisir et de la fréquence de l’activité (ainsi quelqu’un qui aime beaucoup rire et qui a ri au moins sept fois, durant le mois écoulé, indique 2 x 2 = 4).

                                                  Degré de plaisir (a) x Fréquence (b) = « Plaisir obtenu » (c)

1.Respirer du bon air                      0  1  2                  0  1  2       =
2.Bien manger
3.Aller au restaurant
4.Bien dormir la nuit
5.Être détendu, «relax»
6.Se sentir tranquille, en paix
7.Avoir du temps libre
8.Rire
9.Voir un beau spectacle ou un beau paysage
10.Être assis au soleil
11.Porter des vêtements propres
12.Écouter la radio
13.Écouter de la musique
14.Lire un roman, une nouvelle, un poème, une pièce de théâtre
15.Se trouver avec des animaux
16.Regarder d’autres personnes
17.Sourire à d’autres personnes
18.Faire la connaissance d’une personne
19.Avoir une conversation vivante et animée
20.Avoir une conversation franche et ouverte
21.Complimenter ou féliciter quelqu’un
22.Etre bien accepté dans une réunion
23.Etre en compagnie de gens gais ou heureux
24.Etre en compagnie d’amis
25.Voir de vieux amis
26.Prendre une boisson avec des amis
27.Voir que des amis ou des membres de la famille vont bien
28.Songer à des personnes que j’aime
29.Etre en compagnie de quelqu’un que j’aime
30.Entendre dire que je suis aimé
31.Avoir l’impression d’être sexuellement attrayant pour quelqu’un
32.Exprimer mon amour à quelqu’un
33.Choyer, câliner, caresser
34.Embrasser
35.Avoir des activités sexuelles avec un partenaire
36.Sentir la présence divine dans mon existence
37.Etre sollicité pour aider ou donner un avis
38.Dire quelque chose de façon claire ou nette
39.Voir que quelqu’un manifeste de l’intérêt à ce que j’ai dit
40.Amuser d’autres personnes
41.Planifier ou organiser quelque chose
42.Planifier une sortie, une excursion, des vacances
43.Conduire habilement une voiture
44.Faire convenablement un travail
45.Réaliser un projet à ma manière
46.Apprendre à faire quelque chose de nouveau
47.Recevoir un compliment ou entendre dire qu’on fait bien quelque chose
48.Songer à un événement agréable à venir

L’addition des notes obtenues dans chacune des colonnes fournit 3 scores, qui sont à comparer aux résultats caractéristiques de certains groupes de sujets, ce qu’a fait Bouman (Université de Gro­ningen, 1986) à partir d’un échantillon d’environ 400 personnes appartenant à divers milieux socio-économiques, présentant un très large éventail de difficultés psychologiques (depuis une légère «déprime» jusqu’à la schizophrénie) et dont les âges varient entre 17 et 77 ans.

Bouman a obtenu des corrélations significatives entre les scores à cette échelle d’activités agréables et les scores à des questionnaires de dépressivité (r = – 0.61 avec le Beck Depression lnventory), d’estime de soi (r = + 0.48).

Autrement dit, les personnes qui obtiennent des scores, élevés à l’échelle d’activités agréables ont tendance à être peu ou guère déprimées et plutôt satisfaites d’elles-mêmes.

Notons au passage que les activités de la mood related scale se regroupent aisément en fonction de trois grandes catégories d’aspirations humaines :

  • Les besoins corporels, les stimulations sensorielles. le bien-être physique (n° 1 à 14)
  • Les relations sociales et intimes (n° 15 à 36)
  • La valorisation et l’accomplissement de soi à travers le travail ou des activités de loisir (n° 37 à 47).
  • Remarquons enfin l’importance de réalisations effectives (p.ex, n° 44 à 47), mais aussi de comportements essentiellement cognitifs (p.ex. n° 16, 28, 42, 48). »

Sylvain Gammacurta hypnose.

SOURCES :

Extrait de Jacques Van RillaerLa gestion de soi, Ed. Mardaga

Fabien Devaugermé (C) https://www.centrepleineconscience.fr/psychologie-bien-etre/des-activites-plaisantes-contre-la-deprime

https://nospensees.fr/psychologie-de-force-de-volonte-lorsque-vouloir-cest-pouvoir/

Wikipedia/ Volonté

https://matheo.uliege.be/bitstream/2268.2/10873/4/M%C3%A9moire%20-%20%C3%A9tude%20des%20liens%20entre%20l%27humeur%20et%20la%20nature%20de%20l%27activit%C3%A9..pdf

https://www.scienceshumaines.com/les-mecanismes-de-la-volonte_fr_14822.html

Hypnologie ARCHE (youtube) : Décomposer la volonté

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