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Réflexions sur la peur : Êtes-vous plutôt anxieux ou angoissé ?

Peur, angoisse et anxiété :

L’amygdale, une petite partie du cerveau qui doit son nom à sa forme qui rappelle celle d’une amande, joue un rôle majeur dans le déclenchement de la peur. Bien qu’à l’heure actuelle, à ma connaissance, le circuit d’aucune émotion spécifique n’ait été totalement cartographié par les chercheurs, c’est celui de la peur qui à été le plus étudié.

Peut-être est ce parce qu’elle est d’une importance considérable et essentielle à notre survie. Pourtant, les peurs injustifiées, irrationnelles, durant sur la durée, nous plongent parfois dans un sentiment d’angoisse ou d’anxiété qui empoisonne notre quotidien et nous laisse en proie à toutes sortes d’inconforts ou à l’extrême, à des crises de panique, des phobies ou même des névroses obsessionnelles.

Les différences entre anxiété et angoisse

Anxiété

Palpitations, tachycardies, fatigue, irritabilité, maux de tête, oppression dans la poitrine, tensions musculaires, maux de ventre… Les symptômes de l’anxiété sont nombreux et bien connus de nombre d’entre nous. Un examen, une situation stressante, le travail, la vie de famille… Bref, les raisons de développer des troubles anxieux ne manquent pas ! Néanmoins il est intéressant de différencier cette anxiété de ce que l’on appelle communément l’angoisse.

L’anxiété dérive du latin « anxietas » qui signifie « oppression, douleur physique ». Cette souffrance polymorphe liée à l’anxiété s’est traduite par une classification fine des différents symptômes et types de troubles anxieux, énumérés dans le DSM américain, qui différencie par exemple « l’anxiété de séparation » associée à la peur de quitter ou être séparer de quelqu’un, de « l’anxiété sociale » renvoyant à la crainte du regard et jugement des autres. À chaque individu, donc, ses peurs, ses symptômes singuliers et son type d’anxiété. S’il est normal de ressentir de l’anxiété lorsque l’on se trouve face à un problème ponctuel, il arrive que ce sentiment prenne une importance injustifiée et handicapante.

D’un point de vue physiologique, l’anxiété au même titre que la peur, peut être traduit comme un simple signal d’alarme de l’organisme; un système d’alerte qui prépare le corps à réagir à des situations potentiellement dangereuses. En termes biologiques, cela se traduit par une augmentation de la fréquence cardiaque, de la pression artérielle, de l’activité des glandes sudoripares et de la respiration.

Les conceptions populaires de l’anxiété tendent à la considérer en termes négatifs: on la voit essentiellement comme un état affectif désagréable, et qui peut de surcroît nous paralyser dans les moments où nous aurions un besoin critique d’agir. En réalité, l’anxiété modérée est généralement, et pour la plupart d’entre nous, un état affectif ressenti pour de bonnes raisons et d’une manière qui peut s’avérer bénéfique.

« Nous savons depuis près de 100 ans que notre performance physique et intellectuelle est stimulée et renforcée par l’expérience de l’anxiété, au moins jusqu’à un certain point. » David Barlow psychologue clinicien et fondateur du “Centre for Anxiety and Related Disorders” de l’Université de Boston.

L’anxiété modérée peut donc être considérée comme un mécanisme de protection adaptatif qui dirige l’attention de l’individu vers le danger, et motive un comportement d’adaptation, permettant ainsi un niveau de fonctionnement plus élevé.

L’anxiété traduit bien la peur, bien concrète, de quelque chose : celle d’échouer, de ne pas y arriver, de côtoyer les autres, de changer… Elle est donc explicable, bien qu’elle puisse devenir pathologique lorsque elle persiste dans le temps. « L’anxiété généralisée » par exemple,désigne selon le DSM « un souci excessif (attente avec appréhension) survenant la plupart du temps pendant au moins six mois concernant un certain nombre d’événements ».

 Elle devient alors une maladie, provoquée par la tendance à imaginer que certaines choses vont forcément mal se passer. Dans notre civilisation pourtant hautement sécurisée, la plupart d’entre nous continuons à éprouver une peur atavique pour la survie, la perte d’identité… A toutes les époques et dans toutes les cultures, de nombreuses personnes se sont senties possédées ou persécutées par des « forces extérieures » qui les dépassaient.

Classification « normal » / « pathologique »

Anxiété « normal »Anxiété « pathologique »
Le souci est occasionnelL’anxiété est constante
L’entourage comprend le souciL’entourage trouve le souci excessif
Manifestations somatiques discrètesManifestations somatiques importantes
Le souci est contrôlableLe souci est incontrôlable
Le souci est mobilisant et aide à la recherche et mise en oeuvre de solutionsLe souci est paralysant, évitement constant.

Angoisse

L’angoisse, du latin « angustia », renvoie quant elle à « une difficulté, une situation critique » : elle n’est pas un ensemble de symptômes, mais un certain état de fait.

L’angoisse, celle que le philosophe et théologien danois,  Søren Kierkegaard appelle « le vertige de la liberté » aurait en effet une profondeur encore plus poussé et abstraite que l’anxiété.

Dans son ouvrage, le Concept de l’angoisse (1844) Kierkegaard remarque à ce titre que cette situation n’est jamais traitée en psychologie. La raison ? « L’angoisse est sans objet. » À l’exact opposé « de la crainte et des autres concepts (telle l’anxiété) qui renvoient toujours à une chose, l’angoisse n’a pas de causes cliniques que l’on pourrait énumérer dans un catalogue médical. Et pour ne rien arranger, son unique symptôme est tout aussi imprécis : c’est un « vertige » qui survient « quand l’œil vient à plonger dans un abîme. » L’angoisse est donc une peur de tout et surtout, de rien : une peur du vide.

Les interrogations tourmentées liées à l’angoisse sont bien plus vastes et existentielles : « Que vais-je donc faire de ma vie ? Quel sens donner à mon existence ? »…

Article associé : https://gammacoachinghypnose.com/existentialisme

Selon Kierkegaard, qui peut être considéré comme l’un des père de l’existentialisme, ce vertige de l’angoisse est donc suivit d’un saut, celui de « la liberté, plongeant alors dans son propre possible ». Ainsi peut-on opposer l’anxiété, ce verre à moitié vide, à l’angoisse, cet océan de possibles, qui est aussi une preuve de notre liberté.

Véritable clef de voûte de la pensée de Kierkegaard, le « possible » est à la base de l’existence humaine.

Pour lui, l’homme ne se contente pas simplement de vivre, c’est-à-dire de naître et de mourir, mais il existe et donne un sens à son existence, autrement dit sa présence l’engage dans le monde. Dès lors, il n’est pas seulement déterminé et soumis à des contraintes naturelles qui le poussent à agir de telle ou telle façon. L’homme est pour le philosophe une contingence pure qui a pour seule nécessité celle de devoir choisir constamment ses comportements et ses directives de vie.

Condamné alors à être libre, l’angoisse vient du fait que rien ne m’oblige ni ne m’incite à choisir ceci plutôt que cela, alors comment choisir ? Comment être sûr de ne pas se tromper ? Derrière chaque choix, se cachent toujours la potentialité d’un bonheur et celle d’un malheur.

Dans l’excellent ouvrage de Irvin Yalom « thérapie existentielle », l’auteur a bien résumé les avantages de se familiariser plus étroitement avec 4 concepts fondamentaux que sont : solitude, absence de sens, mort et liberté.

 La liberté : Que puis-je faire de ce temps imparti ? Vers quoi vais-je aller pour remplir cet espace et cette temporalité et ainsi sculpter cette présence éphémère ? Il faut « profiter » du spectacle et se responsabiliser : c’est-à-dire d’être conscient et proactif de soi-même et de son destin… Vertigineux n’est ce pas ? Mais il est important à mon sens, que ce soit au cœur même de nos habitudes mais aussi plongé dans une adversité extrême, de se ménager une zone de liberté d’action et de pensée.

Créer sa propre vie en somme, être dans une dynamique de construction, et ne pas laisser piéger par des stratégies d’évitement sous toutes ses formes de mécanismes de défense divers. Il s’agit ici d’amener le patient à prendre conscience de sa responsabilité dans les événements qui lui arrivent. Vaste programme me direz-vous, et vous auriez certainement raison, mais quoi de plus intuitif et naturel que de vivre sa propre vie…

Au fond, il ne s’agit pas pour l’homme existentiel de choisir telle ou telle chose mais d’avoir le courage de « vouloir choisir », c’est-à-dire d’accepter une responsabilité.

Traitements de l’angoisse et de l’anxiété

Je n’entrerai pas ici dans le mouvement dogmatique qui fleurit, ou plutôt gangrène dans notre société post moderne. Ces formes d’injonctions au bonheur qui tendent à vouloir anesthésier les aspérités anxieuses chez chacun…S’il est indéniable que la régulation du stress participe à l’équilibre en santé, dans ce domaine, aucune règle ou protocole ne peut être établi qui s’appliquerait à la population générale de façon standardisée.

Il est, je pense, bien plus intéressant et constructif d’explorer la dynamique interne de chacun afin de percevoir ce qui est le plus adéquat à chacun en fonction de sa psychologie, sa culture, ses croyances, son mode de vie, ses besoins et son niveau général d’adaptation.

L’hypnose ou les divers forme de TCC (thérapie cognitives et comportementales) peuvent s’avérer être de très bons moyens d’utiliser cette énergie dans la direction qui vous sera la plus adaptée.

Pour Viktor Frankl, professeur autrichien de neurologie et de psychiatrie, l’être humain peut découvrir ou se relier au sens de la vie de trois façons différentes :

  • Réaliser une oeuvre ou une « bonne action » permet de manière évidente de donner un sens à sa vie. Il s’agit de mobiliser ses capacités d’auto-transcendance (participer à quelque chose de plus grand que soi). Cela peut passer par un projet, la création (artistique mais pas que..), une activité transcendante…
  • Faire l’expérience de la bonté, de la beauté, connaître le caractère unique d’un être humain à travers l’amour, est la deuxième manière de donner un sens à sa vie. L’amour est une façon de connaître l’essence d’une autre personne. Il révèle à celui qui aime les caractéristiques essentielles de la personne aimée et même les possibilités qu’elle n’a pas encore réalisées. En outre, grâce à l’amour de l’autre, cette même personne prend conscience de ses potentialités et s’efforce de les réaliser.
  • Il est possible de trouver un sens à sa vie même dans une situation désespérée. L’important est alors de faire appel au potentiel le plus élevé de l’être humain, celui de transformer une tragédie personnelle en victoire, une souffrance en une réalisation. Le mythe de Sisyphe de Camus est un des plus pertinent exemple en la matière. Lorsque ne peut modifier une situation, on n’a pas d’autre choix que de se sublimer, se transformer en faisant preuve de résilience. La souffrance cesse de faire mal au moment où elle prend un sens, elle devient alors un acte sacré.
Par l’alimentation :

Des règles hygiéno-diététiques ont prouvé leur efficacité dans les traitement de l’anxiété. L’autorité de santé Européenne recommande une dose journalière d’oméga-3 chez l’adulte de 250 mg d’acide docosahexaénoïque (DHA) et 250 mg d’acide eicosapentaénoïque (EPA). Pour les femmes enceintes et allaitantes, elle recommande une dose journalière de 450 mg de DHA.

  • Réduire les aliments riches en omégas 6:
    • graisses animales: bacon, graisse de poulet, de porc, de canard, mayonnaise…
    • céréales, huiles de graines: soja, de sésame, tournesol, pépins de raisins
  • Augmenter les aliments riches en omégas 3 :
    – L’ALA (acide alpha-linolénique) se trouve dans les noix, huile de lin, la spiruline, les germes de blé.
    – L’EPA et DHA dans le saumon, le hareng, le maquereau, la morue, les huiles de poisson.

Sylvain Gammacurta Hypnose.

Sources/ bibliographie:

http://ludovicgadeau-psychotherapie.com/notes-philosophiques-sur-lanxiete-et-langoisse/#:~:text=L’angoisse%20est%20un%20concept,%C3%A0%20l’Etre%20chez%20Heidegger.&text=Comme%20Freud%2C%20Heidegger%20pointe%20le,’%C3%A9trange%20et%20l’angoissant.

Kierkegaard : de l’angoisse d’exister de Louisa Yousfi

https://www.philomag.com/articles/etes-vous-plutot-anxieux-ou-angoisse

Le cœur conscient, Bruno Bettelheim (conscience de la liberté, l’impasse imaginaire)

https://e-psychiatrie.fr/situations-ou-appeler-a-laide/anxiete-angoisse-attaque-panique-crise-coeur-respiration-tremblement-sueur-boule-gorge-ventre-psy-paris/

L’intelligence émotionnelle de Daniel Goleman

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